GELUCK Philippe - Le Chat passe à table

Le Chat passe à table
Philippe Geluck

Quatrième de couverture: Depuis qu'il est redescendu parmi nous (par minou ?) après avoir endossé le rôle de Dieu, Le Chat revient à sa préoccupation première : nous mettre les zygomatiques en feu. Le Chat balance et flingue à tout va : il passe à table, crache le morceau, met les bouchées doubles et n'y va pas avec le dos de la cuillère.

Avec ce dix-neuvième opus en forme de coffret, Geluck nous offre le meilleur de sa production inédite des quatre dernières années. Dessins, strips et gravures jamais publiés dans la presse nous dévoilent l'inépuisable créativité de cet auteur prolifique dont la liberté de ton n'a jamais été aussi grande qu'aujourd'hui.

Selon le tempérament de chacun, LE CHAT PASSE À TABLE se déguste ou se dévore. Une fois de plus, Le Chat ne recule devant aucun procédé pour nous plier en deux, car, comme il le dit très justement : la faim justifie les moyens.

Il est extrêmement difficile, voire impossible, de résumer une bande dessinée constituée d'une série de sketchs ou séries de vignettes et je n'essaierai donc pas de le faire. Je vous présenterai donc l'ouvrage dans son ensemble.

Comme pour le précédent ouvrage de Philippe Geluck, La bible selon le Chat, cette bande dessinée se présente sous la forme d'un coffret regroupant deux petites bandes dessinées Il n'y a pas un chat et Le chat est parti (demi-format par rapport à une BD de taille normale) dont la réunion des deux couvertures forme une autre image... La deuxième couverture révélant la suite de ce que nous voyons sur la première. Et la couverture du coffret est la conséquence directe de ce qui est montré sur les couvertures des BDs (pour résumer : les circonstances, le crime, l'interrogatoire).

De plus, à ces deux BD est joint un « hors-série papier » de La gazette du Chat, pseudo journal où nous retrouvons (comme dans ses BDs) l'humour si particulier de Geluck (la couv' de la gazette apparaît même en « clin d’œil » sur la couverture de la deuxième BD) : noir, pince sans-rire, cynique, pipi-caca... et ses jeux de mots.

Et comme à chaque fois que je lis une des BDs de Philippe Geluck : j'ai bien ri à la lecture de certaines images/vignettes, j'ai été dégoûtée par d'autres et j'ai trouvé que d'autres encore étaient atroces mais tellement vraies. Ainsi par exemple, j'ai bien aimé les illustrations de souris « cuisinées » que nous retrouvons à l'intérieur du coffret : les mices slices, le sourisson, le rat-tafia... ou encore lorsque le Chat, devant un document écrit dit : « Oculiste, accolade, occulter, acculé, encuvé, éculé... 50 nuances de grec », ou bien lorsqu'il constate que « Non seulement manger du poisson rempli de métaux lourds est mauvais pour la santé, mais en plus, on paye le métal au prix du poisson »...

Ceci dit, certaines images ne m'ont pas fait rire du tout (j'en ai même trouvé certaines ignobles)

Mais quel auteur de BD parvient à convaincre son lecteur à toutes les bulles quand il s'agit de bandes dessinées à  sketchs ou séries de vignettes ?

Bref, une bande dessinée amusante mais qui ne conviendra pas à tout le monde. Geluck reste égal à lui-même.

(Pour les amateurs de cet auteur, il y a une exposition qui lui est consacrée à la galerie Huberty-Breyne 91 rue Saint-Honoré à Paris du 16 octobre au 29 novembre 2014)