Mon avis:
Patrick Fort, un jeune de 18 ans ayant le syndrome d’Asperger, une sorte d’autisme souhaite apprendre l’anatomie à l’université de Cardiff afin d’élucider le mystère de la mort. Il est en effet hanté par cette idée depuis qu’il a assisté étant enfant à la mort de son père renversé par une voiture. Il veut absolument comprendre ce qui se passe à l’instant de la mort. Dans le cadre de ses études, le cadavre n°19 lui est donc attribué. Il doit avec plusieurs autres étudiants le disséquer et découvrir la cause de son décès.
Parallèlement à l’histoire de Patrick, nous suivons celle de Samuel Galon, un homme dans le coma suite à un accident de voiture. Nous sommes immergés dans le service de réanimation au sein duquel il lutte avec acharnement pour se réveiller. Quand Samuel revient enfin à lui, c’est pour assister au meurtre de son voisin de chambre.
L’auteur nous propose donc un style tout particulier et un peu déroutant au début : 2 narrateurs et 2 personnages principaux menant des vies parallèles. C’est donc un roman avec plusieurs intrigues bien distinctes les unes des autres mais qui finissent par s’imbriquer comme des poupées gigognes une fois toutes les pièces du puzzle réunies.
Dès les premières pages je suis littéralement happée par le roman. Fidèle à mes habitudes, je n’ai pas lu la quatrième de couverture pour garder toute la surprise et découvrir l’histoire au fil des pages. L’auteur m’a embarquée dans son récit dès le début, me laissant avide d’en savoir plus et vite. Ce qui m’a poussée à ne plus lâcher le livre jusqu’à la fin !
J’étais prise par cette étrange envie que le roman ne finisse jamais car je ne voulais pas quitter des personnages auxquels je me suis viscéralement attachée et l’envie de littéralement dévorer le livre précipitant donc ma lecture et la fin inéluctable du récit.
Maintenant que le temps est venu de vous donner mon avis sur le livre, je suis bien embêtée car je ne sais pas quoi vous dire tant la peur de spoiler le roman me tient. En effet, tout compte dans le cheminement de l’auteur. Je vais alors m’attacher à la forme plus qu’au fond.
J’ai découvert l’auteure avec son roman L’appel des ombres que j’avais a-do-ré ! Quel plaisir de retrouver sa plume si incisive et percutante tout en étant à la fois d’une finesse et d’une exactitude déroutante. Belinda Bauer a le don de décrire les scènes d’autopsie d’une manière si détaillée que l’on a l’impression d’être aux côtés des protagonistes dans la salle d’autopsie. J’imagine les bruits de chair sectionnée et les odeurs de formol.
D’autre part, elle parvient à nous faire aimer des personnages qui au premier abord n’ont rien d’attachant. Et je ne mâche pas mes mots ! Je les ai vraiment aimé Patrick et Samuel. Encore maintenant à leur évocation, je me laisse surprendre à un élan de tendresse. La construction du roman et les narrateurs si atypiques rendent ce dernier tellement déroutant et percutant sur bien des plans. Les rebondissements sont nombreux même si on devine assez tôt dans le roman quel est le lien entre les deux protagonistes.
Enfin, j’ai tout particulièrement été touchée par l’importante place que l’auteure donne au coma et au patient dans son roman. Tout y est criant de vérité et d’authenticité.
Pour conclure, Cadavre n°19 est mon gros coup de cœur de cette année. Je ne peux que vous le conseiller, il mérite selon moi un énorme succès !