Ce qui est souvent compliqué, c’est de traiter d’un sujet sensible et douloureux (ici, le cancer chez les adolescents) tout en parvenant à faire sourire/rire son lectorat, à l’entrainer dans un livre fort, touchant, lumineux sans jamais tomber dans le pathos ni le dégoulinant. Un certain John Green sait faire cela avec brio, il n’est pas le seul, Hollis Seamon nous offre avec
Dieu me déteste, un roman merveilleux et magnifique dont la lecture nous fait grandir, une sacrément belle leçon de vie et d’amour.
Richard, bientôt 18 ans, va mourir et il le sait, c’est même pour cela qu’il est au service des soins palliatifs de l’hôpital. En plus de son cancer, il est atteint d’un drôle de syndrome, le DMD, le
Dieu Me Déteste . Pas de bol, mais c’est ainsi, on ne peut pas y faire grand-chose, si ce n’est accepter et vivre au mieux les derniers instants. Richard a heureusement un solide sens de l’humour et de l’autodérision, il garde le moral malgré tout et aime observer son environnement. Il brave les interdits, ose, prend des risques… Après tout, il n’a qu’une vie, enfin, quelques jours/semaines plutôt ! Et puis, il y a Sylvie dans la chambre d'à côté. A quinze ans, elle se meurt et n’est plus que l’ombre de la belle et populaire jeune fille qu’elle était. Mais elle est têtue, pas vraiment prête à lâcher le combat, sa maladie, elle l’affronte à bras le corps ! Autour d’eux gravite le petit monde du service : le personnel hospitalier, les malades et leurs familles, la harpiste flippante, le prêcheur acharné… Chacun tente de faire au mieux, de survivre malgré tout, malgré la maladie, la douleur et la peur de l’absence…
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’Hollis Seamon sait parfaitement de quoi elle parle dans
Dieu Me Déteste. Elle a elle-même arpenté les couloirs d’un hôpital pour rendre visite et soutenir son fils malade. C’est donc un sujet qu’elle maitrise et qui lui tient à cœur. Et cela se ressent pleinement au fil des pages. Elle nous offre un livre tellement beau, tellement parfait, qui se tient sur le fil du rasoir entre rires et larmes, il nous touche droit au cœur, nous habite et laisse une empreinte durable en nous. Ce n’est pas un livre triste, c’est un livre profond, intense et émouvant (j’ai fondu en larmes plus d’une fois) qui nous donne une formidable leçon de vie, d’espoir, nous incite à nous battre, à ne jamais renoncer, à dire ce que l’on a sur le cœur avant qu’il ne soit trop tard. Saisir et vivre le moment présent, aimer de toute notre âme, ne pas perdre de temps, aller à l’essentiel…
Carpe Diem les amis, cela en vaut la peine !
Merci Richard Le Magnifique pour ce voyage fabuleux, on ne t’oubliera pas de sitôt !