« L'amour est un sentiment, une émotion réelle, brute, spontanée, d'une pureté prodigieuse. Il ne se ternit pas sous la pression d'un mot dit à son encontre. Il est suffisamment fort pour guérir les blessés et réchauffer le cœur le plus froid.
Naturel.
Inévitable.
Indéniable. »
Danielle West que l'on surnomme Danny est la fille de Deuce, le président si ombrageux du gang des motards les Hell's Horsemen, un homme que l'on respect et craint à la fois. Elle est donc inaccessible et personne n'oserait se lier intimement à elle ou la regarder trop intensément au risque de se prendre une balle dans la tête. Deuce ne laisserait jamais un de ces motards obsédés aux mains sales la toucher et surtout pas Ripper, son sergent d'armes et ami. Cet homme est un écorché vif, blessé autant physiquement que psychologiquement, à cause entre autre de la folie d'un homme. Seulement un soir Danny et Ripper transgressent toutes les règles, et ce soir là marque alors un tournant dans leur vie à tous les deux. Car ce qu'ils vivent va bien au-delà de la passion, cet amour entre eux est de la pure folie, inévitable, dangereux, meurtrier et beau à la fois...
Il est bien difficile d'oublier l'histoire du premier opus de cette série si déchirante, intense et impitoyable entre Deuce et Eva. Dans ce second tome on ne les oublie pas, bien au contraire, car nous revenons quelques temps en arrière jusqu'à aujourd'hui. Nous continuons donc de les suivre avec toujours autant d'appréhension et d'intensité. Nous sommes les témoins de ce combat qu'ils ont dû mener afin de pouvoir vivre ensemble, un combat qui a duré et qui a bien failli avoir de graves conséquences au sein des Hell's Horsemen. Il est ainsi très émouvant de les voir évoluer et de découvrir ce qu'ils sont devenus avec le temps. Mais dans cette suite on suit principalement l'histoire de Danny et Ripper.
Danny est une jeune fille certes chérie et protégée par tout le gang de motards, mais sa vie n'en reste pas moins parfois très difficile. Sa mère est partie, Deuce son père a vécu - comme on le sait - des années terriblement sombres et n'est jamais là pour elle car les Hell's Horsemen passent avant tout mais Danny l'aime malgré tout. L'histoire d'amour avec Ripper ne va pas non plus lui apporter que des moments paisibles. Ce dernier a été au cœur des drames ente Deuce et Eva, il en a d'ailleurs payé le prix fort et n'est plus le même depuis. Son visage et son corps sont couverts d'abominables cicatrices, une véritable vision de cauchemar, et il a également des blessures plus profondes, psychologiques. Il est moche, vulgaire, violent, c'est un meurtrier. Elle est douce, colorée, intelligente et belle. Ils n'ont rien à faire ensemble, ont quatorze ans de différence mais se complètent pourtant si parfaitement. Vivre cette histoire est interdit, imprudent, mais ils ne peuvent résister à cette attirance, à cet amour, aussi destructeur soit-il. C'est ainsi de vivre au sein des Hell's Horsemen. On subit, on vit dans la noirceur même si cela fait incroyablement mal et que cela nous détruit. Tout autour de Danny la douleur, la laideur et la violence sont présentes au quotidien. Ripper en fait indéniablement partie mais pour rien au monde elle ne voudrait changer cette vie car il y a aussi de la beauté et de l'amour..
« La beauté est partout. Même dans l’écœurant. En particulier dans l'effroyable.
Parce que sans laideur, il n'y aurait pas de beauté.
Parce que sans beauté, nous ne survivrions pas à notre douleur, notre peine, nos chagrins.
Et dans le monde dans lequel je vivais, dans celui qu'il habitait, monde secret entre les autres, où la cruauté et le crime étaient présents en permanence, monde froid empli de désespoir et de mort, il n'y avait presque rien d'autre que la souffrance.
- Peut-être que tu n'es pas beau comme avant, ai-je chuchoté en touchant sa joue dévastée, mais tu le restes malgré tout. À mes yeux.
Notre histoire ne pouvait être plus éloignée de la parfaite romance. Cela ressemblait davantage à un accident de voiture avec de la tôle froissée, un désastre éclaboussé de sang qui n'avait laissé aucun survivant, seulement de mauvais souvenirs et des peines de cœur.
Mais c'était notre histoire.
Et parce que c'était la nôtre... Je n'y aurais rien changé. »
Le lecteur plonge à nouveau dans ce monde impitoyable et sans détour des Bikers et c'est un vrai plaisir de retrouver tous les personnages principaux et secondaires car au final les histoires des uns et des autres s'entrecroisent, se suivent et annoncent aussi les événements à venir qu'on a hâte de découvrir. Alors oui c'est violent, vulgaire, cru, intense, surprenant, on retient notre souffle à de nombreuses reprises mais c'est terriblement addictif. Et si le premier tome était sombre au possible et dérangeant (à la limite du supportable pour certaines scènes) cette suite l'est beaucoup moins. Ce second tome nous emporte complètement au cœur des Hell's Horsemen avec des personnages à nouveau tourmentés et torturés qui s'aiment et se haïssent à la fois les emportant parfois au bord de la folie. L'histoire de Danny et Ripper est belle à sa façon même si parfois c'est dur et cela nous touche. Il y a des passages vraiment très beaux qu'on relit plusieurs fois. L'émotion sous toutes ces formes est au rendez-vous et on en redemande !