Mon avis :
Clandestinos de Jack Kerley m’a ouvert la porte d’une maison d’édition que je n’aurais jamais pensée franchir. Celle des éditions Harlequin, par le biais de leur collection Mosaïc et je dois dire que la découverte, autant de l’éditeur que celle de l’auteur, fut des plus agréables avec ce thriller. En effet, la quatrième de couverture promet du suspense comme vous pouvez le constater et l’on n’est pas déçu .
Carson Ryder, spécialiste des enquêtes complexes, accepte un nouveau poste à Miami, au sein du centre anti-criminel de Floride. Dès son arrivée, il est appelé sur une scène de crime horrible : des corps de femmes coulés dans une colonne de béton, leur visage gardant les traces de l’horreur et de la souffrance qu’elles ont connue. Ryder va devoir percer le secret de cette colonne en se plongeant dans l’univers glauque du trafic d’êtres humains. Une jeune femme pourrait lui permettre de comprendre ce qu’il est arrivé, mais il lui faut la retrouver avant les autres qui sont à sa recherche.
Bien que le personnage principal faisant l’objet d’une série, je l’ai découvert par le biais de ce roman, mais il nous est suffisamment présenté dès les premières pages pour que cela ne gêne absolument pas le lecteur qui le rencontre pour la première fois.
Carson Ryder est intelligent, intuitif et déterminé pour résoudre ses enquêtes, mais il a également ses faiblesses, ses erreurs et un passé qui forgent son caractère. Il nous devient bien vite sympathique alors que les pages défilent.
Leala Rosales, une jeune femme en provenance du Honduras, victime de ce trafic d’êtres humains, va faire preuve de beaucoup de courage, face à ces tortionnaires et ces poursuivants. Une demoiselle avec une tête bien faite et qui saura s’en servir, avec une même étincelle de rébellion que l’on perçoit chez le détective et pour qui on tremblera de peur tout au long du livre.
Au niveau de l’intrigue, on suivra le raisonnement de Carson Ryder, espérant qu’il le conduira à ce que nous avons vu, car oui nous sommes des voyeurs dans cette histoire. C’est d’ailleurs avec cette vision d’ensemble que nous suivons le récit, ne nous laissant que peu de mystères et de suspense qui tiendront pourtant nos petits cœurs de lecteurs en haleine jusqu’au bout. Qui donc est derrière cet immense trafic d’êtres humains ? Le détective parviendra-t-il à résoudre cette affaire et à sauver la jeune hondurienne ? Voici les principales questions qui nous taraudent au fil des pages !
Néanmoins, il y a des suppositions que l’on peut faire sur l’auteur tant les détails sont nombreux pour nous montrer l’horreur de la situation, le calvaire que vivent ses esclaves. On est en droit de penser qu’il a du faire de bien longues recherches sur le sujet, rencontrer des personnes qui ont survécu à une situation semblable, car ne nous voilons pas la face, il est certain que l’homme est suffisamment vil et retors pour procéder à pareil trafic. Et c’est bien là ce qui nous glace le sang, autant voire plus que le sort incertain de la jeune femme pour qui l’on se prend d’affection.
C’est pourquoi lorsqu’arrive le dénouement, nous sommes fébriles. Nos émotions et notre cœur n’ont pas été ménagés et nous frissonnons devant ce que nous réserve encore Jack Kerley. Le final vient nous soutirer un long soupir et nous ôte d’un poids qui pesait sur notre estomac. Une fin qui ne peut que nous ouvrir les portes vers de nouvelles aventures de Carson Ryder on l’espère.
Clandestinos réunit tous les ingrédients pour un thriller réussi. Il nous saisit par les tripes et nous montre combien l’homme est le pire ennemi de l’humanité avec toute sa perversion et son machiavélisme, mais qu’il peut être également empli de bonne volonté, de courage et de candeur ! Jack Kerley nous offre donc un moment de lecture des plus agréables rehaussé de quelques sueurs froides.