Une série brillante, flamboyante, féminine et féministe qui nous entraîne dans le milieu de la prostitution dans l'Angleterre georgienne de 1763.
A Londres, deux femmes se livrent une lutte sans merci où tous les coups, y compris les plus bas, sont permis. Margaret Wells tient une maison de plaisirs dans les bas fonds mais elle aspire à mieux et elle est sur le point de l'obtenir avec l'achat d'une demeure dans les beaux quartiers. C'est d'une main de fer qu'elle gère son affaire et ses prostituées. Elle a deux filles, Charlotte entretenue par un riche Lord et Lucy, belle et vierge, qui attend d'être vendue au plus offrant.
A l'opposé, Lydia Quingley est une redoutable maquerelle de luxe, qui gère une maison réputée où les messieurs de la haute Société viennent assouvir leurs désirs les plus exotiques. Ses prostituées sont belles, élégantes mais aussi intelligentes. Lydia a des relations et suffisamment d'argent pour éviter les ennuis occasionnés par sa profession. Elle sait aussi parfaitement tirer les ficelles pour mettre des bâtons dans les roues de son ennemi juré, Margaret...
Harlots,
Harris’s List of Covent Garden Ladies, est un ouvrage qui répertorie les prostituées de Londres et donne des précisions sur leur physique et qui détaille les pratiques sexuelles offertes par ses demoiselles. Ici, c'est le point de départ d'une série passionnante.
Au coeur des intrigues, les femmes ou plutôt le sort que la société georgienne leur réserve. La violence, la domination masculine et la pauvreté sont exposées sans fard et l'on voit chacune de nos héroïnes se battre au quotidien pour essayer de survivre, de s’élever et s'émanciper. Elles ont beau garder la tête haute, elle se heurtent souvent à des murs infranchissables.
Les intrigues et rebondissements sont bien menés et maîtrisés, on ne s'ennuie pas une seule seconde en suivant la vie tumultueuse de ces femmes hors du commun.
Niveau casting, c'est un sans faute. Samantha Morton dans le rôle de Margaret est prodigieuse et l'on retrouve en Charlotte, une Jessica Brown Findlay bien différente de son rôle dans Downton Abbey. Tous les seconds rôles sont aussi soignés et surtout, ils servent à merveille l'histoire, aucun n'est négligé. Malgré le thème plutôt sulfureux, aucune vulgarité ni situation scabreuse dans cette première saison.
Je me suis régalée en regardant Harlots. La série parvient à jouer sur tous les registres avec brio, comédie, tragédie, drame, on ne sait où classer cette série mais elle est riche en émotions !