J'étais un peu fâchée avec LKH
(oui c'est possible, pas frapper moi
) à cause de sa série Anita Blake...
En gros, j'estimais qu'elle avait fait évoluer son personnage de manière certes progressive mais qu'elle avait dénaturé la personnalité de base de notre Anita
Excusez du peu, mais passer de la sainte-nitouche frigide à la petite cochonne du coin, c'est quand même radical toute justification avancée...
J'aime le sexe mais le sexe "utile". Qu'on me jette la pierre !
Je vous dresse une critique à ma sauce, sans spoiler sachant que je n'ai pas lu les tomes 7 et 8 (vive le Canada et les sorties à retardement
)
Anita ou Merry ?Ma préférence va à Merry. Je me sens plus en accord avec ses pensées et surtout la forme qu'elles prennent, qui est plus littéraire. Je dirais que Merry est une Anita avec une main dans un gant de velours. Ah les intrigues politiques ! Ce jonglage permanent avec l'étiquette me plaît beaucoup, tout comme il est agréable de découvrir des choses sur les deux cours.
Les raisons du succès ? LKH reste fidèle à elle-même en nous créant des personnages attachants en plus d'être surnaturellement beaux. Cette seconde saga signée de sa plume vient définitivement me conforter dans la certitude qu'elle est l'une des auteures les plus douées que j'aie jamais lues. Son style atteint des sommets et c'est peu de le dire. Les descriptions nous plongent dans une atmosphère d'une sensualité débordante et les sensations magiques qu'éprouvent Merry sont tout simplement délectables. Plus que des scènes sexuelles, ce sont des scènes magiques donnant lieu à une communion de pouvoirs. L’absence de tabou est sans conteste ce qui peut séduire ou rebuter les lecteurs mais mon petit doigt me dit que les inconditionnels d’Anita ne devraient pas s’en plaindre…
Mon garde préféré ?Vous verrez, si vous n’avez pas encore goûté à cette série, qu’il est très difficile de choisir. Il y a de nombreux gardes aux physiques et personnalités variés. Chaque lectrice devrait y trouver plus que son compte.
Pour ma part, mon cœur balance entre Frost, Froid mortel et Doyle, les Ténèbres. Deux personnages qui me semblent former un tout, cette sensation allant en s’intensifiant avec le temps.
Depuis le début, j'étais intriguée par Doyle tout en étant un peu sur la réserve. Mais il s’est révélé au fil des tomes, devenant plus humain aux yeux du lecteur. Le tome 4 comporte une scène poignante qui a emporté mon adhésion à ce personnage.
J’ai tout de même une légère préférence pour Frost. Je ne peux pas résister à ses yeux couleur d’orage et à ses cheveux d’argent liquide. Je trouve ce personnage authentique et sincère même quand il revêt son masque d'arrogance. Il est le bras droit de Doyle, capitaine de la garde, et l’un comme l’autre se voue une amitié touchante qui les rend indissociables.
Malheureusement, comme vous le découvrirez, les choses en termes politiques s'accordent généralement peu avec l'amour. C’est la croix que doit porter Merry. Une Merry qui évolue pour devenir une femme qui assume les élans de son cœur. On souffre avec elle de ne pouvoir choisir l’amour plutôt que la survie d’un peuple tout entier. Par moments, elle faiblit et en vient à vouloir tout abandonner...
Mon tome préféré ? Jusqu’à récemment, je vous aurais dit le 4. Tellement de découvertes sur les personnalités des hommes de Merry que ce soit les anciens ou les nouveaux. L'évidence de son amour pour Frost et Doyle. Un Doyle plus humain et de ce fait plus séduisant dans sa fragilité mais aussi un Galen qui mûrit et surtout des suggestions de dénouement. Je crois que c'est ce tome qui permet d'envisager Merry plus comme une humaine que comme une sidhe. On ressent son amour, sa confusion et ses désirs de femme qui entrent en contradiction avec ses devoirs de future reine. On la sent hésitante et à la fois déterminée. La cerise sur le gâteau est la subtile nuance entre l'amour et le sexe qui n'a jamais autant été mise en avant dans les tomes précédents.
Mais depuis que j’ai lu le 6, ma vision s’en est trouvée chamboulée. Durant les deux derniers tomes, LKH s’était focalisée sur les autres gardes entrés au service de Merry. J’avais été quelque peu déçue par les sentiments qui stagnaient voire s’effaçaient au profit d’une intrigue politique toujours aussi bien élaborée. C’en était déstabilisant car le tome 4 nous avait révélé les liens privilégiés de Merry avec certains de ses gardes.
Dans le tome 6, enfin, on se recentre sur les personnages essentiels ! Enfin, on en vient à parler d’amour, à se dire les choses. Chaque garde essentiel tire son épingle du jeu. On revient sur leurs passés, on découvre leurs aspirations. Ils tombent le masque et on en reste bouche bée.