MARS Frédéric - Non Stop

Non Stop
Frédéric Mars
Sortie : 03/11/11

Quatrième de couverture :
9 septembre 2012, Manhattan. Un homme ordinaire reçoit une enveloppe anonyme et se met à marcher en direction du métro. À peine s’est-il arrêté sur le quai de la station qu’il explose, semant la mort autour de lui. Très vite, les mises en marche et explosions de ce genre se multiplient à une allure folle. Sam Pollack et Liz Mc Geary, les deux agents chargés de l’enquête, doivent admettre qu’ils sont confrontés à une attaque terroriste d’une envergure inouïe. Une attaque non revendiquée et d’autant plus difficile à contrer qu’elle transforme des innocents en bombes humaines, faisant d’eux les agents de ce scénario apocalyptique. Tous se sont vu implanter un pacemaker piégé dans les deux dernières années. Tous reçoivent ces fameuses enveloppes kraft et se mettent à marcher. S'ils s’arrêtent, la charge explosive se déclenche, où qu’ils soient. Quels que soient leur âge et leur couleur de peau. Grace, la propre fille de Sam Pollack, est concernée. Concerné aussi, un certain Stanley Cooper, président sortant des États-Unis, qui a caché à l'électorat son insuffisance cardiaque pour accéder au pouvoir… La cavale sans fin de ceux qu'on appelle les Death Walkers, les marcheurs de la mort, ne fait que commencer.

J’ai eu la chance d’être invitée jeudi 20 octobre dans les locaux d’Hachette Black Moon pour rencontrer Frédéric Mars, l’auteur de Non Stop. Avec toute l’équipe de Black Moon, il revient sur l’aventure Non Stop. Le début j’espère d’une success story… Je tiens vraiment à souligner d’ailleurs combien j’ai adoré le livre et, pour rappel, l’ouvrage a reçu un accueil très enthousiaste par tous ceux qui ont eu la chance de le découvrir en avant-première, bloggeurs et libraires (Il va être d’ailleurs présent dans le catalogue hiver de France Loisirs). Le livre est aussi en cours de lecture par des éditeurs anglais et américains.

Voilà comment est né Non Stop….

En octobre 2010, Frédéric Mars et Hachette sont rentrés en contact pour une éventuelle collaboration. Et bien que Frédéric Mars s’était déclaré prêt à écrire des ouvrages vraiment ciblés pour la Young Adult et de développer des thèmes de Fantasy et de Paranormal, Hachette cherchait vraiment à diversifier son offre (et ne plus à se lancer dans l’édition d’avatars de Twilight, du Journal d’un Vampire et autres). L’ambition de Black Moon est en fait clairement de capitaliser sur le lectorat conquis, d’accompagner les lecteurs formés avec Harry Potter et Twilight vers l’adulte, et donc de publier de la littérature adulte. Et vu que Frédéric Mars avait déjà publié chez Michel Laffont, il paraissait tout indiqué pour inaugurer ce genre. L’auteur avait justement l’histoire de Non Stop en tête et l’idée a tout de suite emballé les éditrices de Black Moon. Elles nous ont d’ailleurs souligné avec raison le courage de Frédéric Mars de se lancer dans cette aventure avec un éditeur catalogué « lecture jeunesse».

Lecteurs vous l’aurez compris n’allez pas chercher Non Stop dans le rayon jeunesse de votre librairie, mais dans le rayon adulte, pollars-thrillers.

Frédéric Mars nous a longuement parlé de la genèse de son livre. « Je sais précisément comment l’idée du livre m’est venue. Je suis allé à New York cinq fois, les deux dernières étant en novembre 2008 au moment de l’élection d’Obama. Et beaucoup de questions se posaient alors sur ce qu’il allait faire en politique intérieure mais surtout en politique internationale. D’ailleurs on entendait beaucoup de reproches sur le fait qu’il n’était pas un chef de guerre. Je me demandais donc ce qui allait lui tomber dessus à ce pauvre garçon. Tous ses prédécesseurs ont eu à gérer de graves crises : la guerre du Golfe, les deux Intifadas, le Conflit Israelo-Palestinien, le 11 septembre… Donc je me demandais quelle crise il aurait à gérer et surtout quelle réponse allait-il y apporter. J’avais aussi en tête la question : quel est le nouvel ennemi de l’Amérique depuis la fin de la Guerre Froide. Avant, tout le monde le sait il y avait deux camps : les bons et les méchants, les Etats Unis et l’URSS, et le monde semblait être bien réparti et en tout cas sans équivoques. A partir du démantèlement de l’URSS, la donne a été changée, les choses se sont « floutées » et ça a fait retomber sur les seuls Etats Unis le rôle de « gendarmes du monde ». Les Etats Unis, restant seul, ça a posé un problème énorme, le problème de sécurisation militaire mais aussi celui de leur approvisionnement en énergie (provenant pour l’essentiel du Moyen Orient). Ils ont aussi, tout le monde le sait, assez mal géré les dernières années de guerre froide quand ils ont choisi d’armer les ennemis de l’URSS, ennemis qui se sont retournés contre eux. La CIA a eu beaucoup de mal durant ces années, et dans celles qui ont suivi la Guerre Froide, à identifier l’Ennemi.

La question qui m’a aussi beaucoup intéressé c’est comment le service de renseignement américain fonctionne et comment il a fonctionné après le 11 septembre, qui a été le plus grand ratage de l’histoire dans ce domaine-là. Ça paraissait tellement incroyable que ça a alimenté les théories conspirationnistes.

Voilà j’avais tout ça en tête. Ça et cela m'est venu aussi en me baladant dans New York, notamment sur le site de Ground Zero qui était un chantier incroyable. Pendant 7 ans tout est resté en ruine. Puis à partir de novembre 2008, des fondations ont commencé à s’ériger. New York est une ville incroyable. C’est à chaque fois une espèce de claque qu’on se prend dans la figure, une perfusion d’énergie. On en revient toujours avec 50 projets. Il y a une légende urbaine qui dit que dans le métro parisien il y aurait des gazs soporifiques, à New York on a l’impression qu’il y a de la coke qui est diffusée dans l’air et que le simple fait de respirer vous donne une énergie incroyable. En 2008, avec l’élection de Barak Obama, j’ai vraiment eu l’impression de vivre l’histoire.

Puis un an passe, au cours duquel j’ai écrit d’autres bouquins. Puis tombe une petite news du Daily mail, que je consulte via internet, un entrefilet nous apprenant que le MI5, le service de contre-espionnage anglais, a mis la main sur des chirurgiens d’origine pakistanaise, formés au Pakistan pour d’implanter sur des « mules », plus ou moins volontaires (des kamikazes), des implants mammaires portant des charges explosives liquides. Elles étaient quasiment indétectables et pouvaient exploser n’importe où n’importe quand. Du coup j’ai fait quelques recherches, ça a vraiment titillé ma curiosité. Et je suis tombé sur une news début 2010 qui est aussi quasiment passée inaperçue qu’un homme se réclamant d’al Qaïda en Arabie Saoudite a cherché à avoir accès à un prince du pétrole ministre de la défense ayant introduit dans son rectum une charge explosive qui n’a pas explosé. L’attentat n’a pas abouti. Mais ça a encore une fois vraiment titillé ma curiosité.

De là l’idée du roman est né. Je l’ai prolongé avec d’autres interrogations sur l’après 11 septembre et notamment sur le Patriot Act aux Etats Unis qui a généré tout un arsenal de lois très répressives, qui a laissé les mains libres aux forces de l’ordre américaines de terroriser leurs propres citoyens, dans l’intention, juste, de les protéger. Et de là l’idée que: et si l’ennemi prenait un autre visage (autre que l’islamiste barbu) ? Un visage tellement familier que ce serait l’Américain moyen piégé à son insu… Et là, vous l’aurez compris, le roman était né.

Le plus difficile durant l’écriture du roman a été de me limiter dans la documentation, dans les informations, ne serait-ce que dans la complexité du service de renseignements aux Etats Unis ! Il y a 16 agences et c’est le plus gros budget du gouvernement américain. Il fallait vraiment faire attention à rester dans le thriller sans glisser dans le côté documentaire.

J’ai aussi beaucoup cherché à montrer le quotidien des New Yorkais et de leur ville, pas seulement de Manhattan mais aussi des autres quartiers. Sans tomber évidemment dans le côté dépliant touristique ! »

Il ne vous reste plus désormais qu’à vous plonger dans ce thriller qui sort le 3 novembre 2011 !

Le 9 septembre 2012, les Etats Unis se préparent à commémorer le onzième anniversaire de la tragédie du 11 septembre et à inaugurer la nouvelle Tour de la Liberté qui s’élève désormais sur le site. Mais à New York, à 8h30, en pleine heure de pointe donc, une explosion se déroule à la station de métro de Union Square. Dans la même journée, un peu partout aux Etats Unis, plusieurs autres explosions ont lieu. Les enquêteurs finissent pas comprendre que ce sont des hommes qui explosent et pensent tout d’abord à des kamikazes. Mais en poursuivant leurs investigations, ils découvrent que toutes ces bombes humaines portaient des pacemakers piégés. Chacun des malades implantés avaient reçus le matin même des instructions leur donnant un lieu de rendez-vous – une cible ?- et leur précisant que s’ils s’arrêtent de marcher plus de dix secondes ils explosent. Partout aux Etats Unis des hommes et des femmes se mettent donc à marcher. On les appelle rapidement les « marcheurs de la mort ».
Qui est derrière tout ça ? Qui veut piéger les Etats Unis en utilisant ses propres citoyens et pourquoi ? Comment les arrêter ? Une course poursuite contre la montre s’engage pour répondre à ces questions tout en protégeant les « marcheurs de la mort » et en se protégeant d’eux….

L’intrigue est servie par une palette de personnages très large qui représentent chacun un maillon de la chaîne sécuritaire américaine. Il y a tout d’abord Sam Pollack, capitaine de police à New York (la fameuse NYPD). Il est triplement impliqué dans l’affaire puisqu’il se trouvait à Union Square lors de la première explosion ; sa fille de 17 ans Grace est porteuse d’un pacemaker piégé et fait partie des marcheurs ; sa femme a été l’une des victimes des attentas du 11 septembre et il est donc bien décidé à éviter à la fois un nouveau drame personnel et national. Il est aidé par Liz Mc Geary, responsable du bureau new yorkais du Departement of Homeland Security (la sécurité intérieure). Liz et Sam avaient déjà vécu une amourette et les évènements dramatiques qu’ils vivent pourraient bien les rapprocher. Il y a aussi l’agent du FBI, Francis Benton, efficace mais antipathique. Et on se doit aussi de citer le charismatique président des Etats Unis, Stanley Cooper, le premier président noir (on comprend bien évidemment l’allusion), impliqué lui aussi personnellement dans cette affaire.

Non Stop est un thriller d’espionnage passionnant avec une intrigue complexe et haletante dans laquelle on plonge dès les premières pages. On enchaine les pages sans jamais s’ennuyer. De fait, la qualité du suspense est indéniable et l’auteur multiplie les rebondissements : il nous est impossible de prévoir ce qui va se passer ou de découvrir les coupables avant les protagonistes. Outre la qualité de l’histoire c’est dû également à l’écriture très cinématographique. Chaque chapitre débute par une indication sur le lieu précis, la date et l’heure. Et les descriptions sont si précises et si visuelles que des images animées s’inscrivent derrière les mots. On croirait évoluer dans un épisode de la série 24 !

L’histoire est servie par une documentation très précise sur les différents services de sécurité aux Etats Unis, sur la situation géopolitique de ces dernières années, et sur les groupes terroristes internationaux et leurs modes de fonctionnement, ce qui lui donne des aspects très réalistes. Chaque précision dénote un gigantesque travail en amont. Inutile de vous dire que l’historienne que je suis en a été grandement impressionnée et passionnée ! Et pour ceux qui n’y connaissent rien, n’en soyez pas effrayé ou rebuté : toute cette complexité est présentée avec une écriture si fluide et bien pensée que cela en devient simple et très accessible.

Un excellent roman donc qui tient en haleine du début à la fin et que je vous conseille fortement. Avec ce thriller, Frédéric Mars séduira aussi bien les initiés que les néophytes…