BUTCHER Jim - CODEX ALERA - Tome 1 : Les Furies de Caldéron

Les Furies de Caldéron
Jim Butcher
Sortie le 20 janvier 2012

Les furies incarnent les puissances magiques des éléments.
Depuis mille ans, les habitants d’Aléra repoussent les peuplades sanguinaires en usant de leur relation avec ces êtres liés à la terre, à l’air, au feu, à l’eau, au bois, au métal.
Lorsque les féroces Marats sont de retour, le sort du royaume repose une fois de plus sur les furies.
Hélas, le jeune Tavi vient d’avoir quinze ans et il n’en maîtrise aucune. Pourtant, le courage et l’ingéniosité du jeune homme vont se révéler être une force plus cruciale que n’importe quelle furie.
Une force qui pourrait lui permettre d’altérer le cours de la guerre…

Je connaissais Jim Butcher comme l’auteur des Dossiers Dresden, que je n’ai malheureusement pas encore lus... Honte à moi, mais je me rattrape bientôt. Ils viennent d’ailleurs d’effectuer une ascension fulgurante dans ma pal !

Revenons à la fantasy selon Jim... Épique, terrifiante et addictive, voilà comment je la définirais. Au début, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire. J’avais la sensation de rester en marge, de sentir gronder l’orage de l’action sans le voir venir. À la fin de ce livre, je peux dire que je me suis faite manipuler en douceur par l’auteur. Il a volontairement entamé son histoire lentement, nous incitant à mettre un pied dans son marécage d’idées qui n’attendait que ça pour nous aspirer. Le pire, c’est que passé un certain moment (100 pages), j’ai battu des bras et des jambes pour me faire avaler plus vite.

J’ai tout bonnement adoré les idées de Jim Butcher. Il a construit un univers bien particulier dans lequel certains individus, les furifèvres, parviennent à maîtriser les éléments : le feu, l’air, l’eau, la terre... et même des matériaux comme le métal et le bois. Tous n’ont pas choisi la même vie et de ce fait, ne font pas un usage similaire de leurs dons. Là où réside l’originalité, c’est dans la description des manifestations de ces pouvoirs. En effet, Jim Butcher a fait le choix de créer de véritables alter egos en la personne des éléments au lieu d’en faire des êtres désincarnés sans réflexion, comme c’est souvent le cas. Certes, ils obéissent à leur maître, mais leur relation est plus profonde, le double élémentaire portant même un nom, symbole de l’affection qui unit les deux esprits. Il y a une scène magistrale qui m’a définitivement embarquée au cœur de l’histoire et elle concerne justement le recours à une furie d’eau.

Outre l’exploitation originale des éléments, j’ai énormément apprécié les intrigues politiques développées dans ce tome. Avec une fin des plus palpitante, on sait que les trahisons ont encore de beaux jours devant elles. Ajoutez à cela, la race des Marats, sauvage et cannibale, est très convaincante dans sa hiérarchie, dans ses rites et même dans son intérêt à conclure des alliances avec les Aléerens.

Et incroyable mais vrai, dans ce tome, j’ai plus accroché avec les personnages secondaires qu’avec les principaux. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle car les protagonistes sont l’une des choses qui font la force de roman. Mon favori n’est autre que Fidélias, un curseur du Duc d’Aléra, qui retourne sa veste en début de tome pour servir ses propres idéaux. Les chapitres qui lui sont consacrés sont ceux qui m’ont le plus marquée car on ne peut pas dire qu’il est dans le déni ou qu’il est fou. Au contraire... Il est d’un calme olympien et d’une détermination sans faille. Jamais il ne doute, jamais il ne se défend. Et il a beau trahir sa protégée, Amara, commettre des atrocités, on ne peut s’empêcher de l’admirer tellement son intelligence se ressent. Certains dialogues avec lui valent le détour, il a l’art et la manière de remettre les gens à leur place, quand il ne les manipule pas.

Dans ce livre volumineux, il n’est pas étonnant que plusieurs destins se croisent. Il m’est impossible de parler de bons ou de méchants, les personnages de Jim Butcher sont loin d’être manichéens. Il y a même de l’amour, du vrai, là où on ne s’attend pas à en trouver, je pense notamment à un couple de mercenaires du côté de Fidélias, Aldrick et Odiana. Vous rencontrerez également Tavi, un apprenti berger de la vallée d’Aléra, étrangement dépourvu de furie, qui va faire preuve d’un courage sans borne. Ce personnage est jeune et ne m’a pas spécialement touchée, mais tout n’a pas été révélé le concernant, j’attends donc beaucoup du deuxième tome et de sa relation naissante avec Kitaï, une jeune Marate. Amara, la protégée de Fidélias, qui doit se relever de cette trahison et faire ses preuves en tant que messager de l’empire, fait la connaissance de Bernard, l’oncle de Tavi, avec qui elle va développer une intimité troublante, le désir entre eux étant très palpable. Bernard est un ancien soldat, veuf depuis longtemps, mais c’est surtout un homme débordant de vitalité, particulièrement charismatique. Isana, la tante de Tavi, une puissante aquafèvre qui a du mal à gérer ses émotions, va devenir plus forte et plus indépendante. Pour mieux les connaître, il vous faudra lire.

Pour terminer, si l’écriture n’est pas transcendante (sauf dans les chapitres avec Fidélias comme narrateur), je l’ai trouvée très soignée et plus qu’appropriée pour atténuer la complexité de l’univers dépeint. Qui plus est, la force de la narration réside incontestablement dans la capacité de l’auteur à construire des images vives, capables de parler au lecteur. C’est plus que réussi, en témoigne la qualité des scènes de combat dans la seconde moitié du tome.

N’hésitez pas à découvrir et à affronter la menace qui plane sur la vallée de Calderon où les furies ne sont pas les êtres les plus dangereux... Que les corbeaux emportent vos ennemis ! Pour Aléra !

Sur ces bonnes paroles, je vous laisse ! J’ai quelques furies à dompter dans un tome 2 qui semble m’avoir lancé un charme de terre...

Mon avis

Ce livre a été mon coup de coeur de l'année 2010.

Les Furies de Calderon c'est une histoire captivante, pleine d'action et de rebondissements, sans aucun point mort. L'auteur ne nous laisse pas le temps de nous ennuyer ! Un style d'écriture simple, fluide et addictif ! L'auteur nous mène par le bout du nez où il veut comme il veut sans qu'on ne se doute de rien, où presque. Une intrigue menée d'une main de maitre, Jim Butcher est vraiment fort pour nous faire adhérer à une idée à laquelle on croira dur comme fer jusqu'au moment où, en l'espèce de quelques phrases il vient réfuter tout ce qu'il nous a fait croire jusqu'à maintenant.

Les personnages sont tous plus intéressants les uns que les autres. Beaucoup de mystères planent autour d'eux, ce qui les rends encore plus attrayants.
Tavi, le héros, ne fait pas exception à la règle. Dans un monde où tout le monde possède une voir plusieurs furies, Tavi lui n'en a aucune. Mais son manque de furies, son "handicap", il le compense par une intelligence affutée. Solitaire, fougueux et courageux, Tavi est un personnage auquel on s'attache très vite. Il vit avec son oncle, Bernard et sa tante, Isana. Si Bernard est naturel, on sent tout de suite par contre qu'Isana, elle, à quelque chose à cacher. Une ombre de mystère l'entoure et ne se dévoile que petit à petit, nous laissant tout de même deviner la vérité.
Lors d'une de ses aventures, Tavi rencontre Kitaï, une Marat, le peuple ennemi des Aléréens. Sauvage et impulsive, sa rencontre avec Tavi est assez conflictuelle, mais fait peu à peu place à une grande complicité.
Puis il y a Amara. Curseur du Premier Duc, elle était en mission à Calderon lorsqu'elle rencontre Tavi. C'est un des personnages avec lequel j'accroche le moins.

Premier tome d'une saga qui en comportera six, ce roman est une excellente entrée en matière ! Et en plus, la couverture est superbe ! C'est obligé, vous allez aimer !


Ma note