Rencontre avec Amy Plum
Amy Plum est l’auteure de Plus encore que la Vie sorti en juin aux éditions Macadam. La romancière s’est montrée vraiment adorable et a bavardé avec nous plus de deux heures, toujours avec le sourire et dans la bonne humeur. Il faut dire que nous étions dans des conditions idéales : en très petit comité (5 personnes) et à la superbe librairie l’Antre Monde, qui jouxte le Père Lachaise.
Amy Plum a commencé par nous donner des nouvelles de la suite de Plus encore que la Vie. Le 2ème tome est déjà sorti en VO (il sortira sans doute en français en mai), tandis que le 3ème et dernier tome est déjà écrit, mais ne sortira qu’en mai du fait des exigences de l’édition (relecture, corrections…). Toutefois, nous pourrions bien en avoir des échos bien avant puisque les premières épreuves non corrigées seront distribuées à la presse et aux bloggeurs dès octobre.
La trilogie se concentre pour chaque tome sur un thème particulier. Le premier est centré sur la romance, le second sur le mystère, et le troisième relèvera davantage du thriller avec la quête de preuves et la recherche de la solution. Dans ce 3ème tome d’ailleurs, on quittera Paris quelque temps pour New York !
Amy Plum parle parfaitement le français avec un accent très charmant. À 21 ans, elle était venue à Paris pour y poursuivre ses études d’histoire de l’art (à la Sorbonne – spécialité Moyen Âge) et est tombée amoureuse de la ville. Elle a travaillé quelque temps à la Courneuve dans des conditions assez difficiles avant de rencontrer un Français qui deviendra son mari. Elle est ainsi restée 5 ans en France avant de retourner à New York, puis à Londres. Elle a fait son master au Courtauld Institute de Londres. Revenue ensuite en France, Amy s’est installée dans un petit village de Bourgogne, au milieu des vignes, près de sa belle-famille. Elle y a été prof d’anglais à l’université de Tours et détestait ça à chaque instant. Elle enseignait à des élèves pour lequel l’anglais était obligatoire et qui ne montraient donc aucun intérêt pour la matière.
C’est là qu’elle a lu Twilight et qu’elle a complètement craqué pour le personnage d’Edward (« l’Edward du roman et certainement pas Robert Patinson », s’est-elle écriée avec beaucoup de conviction !). De là lui est venue l’idée d’écrire sa propre histoire et de s’y mettre durant les trois mois de vacances universitaires. C’est ainsi qu’est né Plus encore que la Vie. Séparée, elle vit aujourd’hui avec ses deux enfants dans le XIème arrondissement de Paris. Et le temps n’a en rien effacé la fascination qu’elle nourrit pour cette ville.
Elle a su d’ailleurs su la retranscrire dans le roman puisque de plus en plus de jeunes touristes organisent dans Paris des « Die for me tours »
Écrire sur les vampires ou les loups-garous ne l’intéressaient absolument pas. Elle voulait avant tout créer quelque chose d’inédit, d’original. Elle a donc rédigé une liste de toutes les créatures surnaturelles qui existaient en réfléchissant ensuite à celles qui l’inspiraient le plus. Au bout du compte, il ne lui restait plus que les dieux et les zombies (original à l’époque), avant d’opter pour ces derniers. Dans le premier jet du roman, c’est d’ailleurs le mot « zombie » qu’elle a utilisé. Jusqu’à ce qu’elle parvienne à la scène du baiser et qu’elle se dise « beurk embrasser un zombie c’est dégueu », pas romantique pour un sou. C’est alors que le mot « revenant » lui est venu. La sonorité française lui plaisait, et le terme n’avait pas encore été popularisé dans les romans en anglais (sauf peut-être chez Stephen King mais il a un tout autre sens avec lui).
Le deuxième objectif qu’elle s’était donné, c’était d'intégrer dans le roman des pans d’histoire parce que c’est sa formation et que c’est ce qu’elle aime. Les revenants viennent donc chacun de périodes différentes et en conservent les souvenirs, ce qui lui permet de faire des digressions. Dans le second livre, Vincent donne à Kate un pendentif, symbole du Bardia, qui tire son origine de l’Antiquité et qu’elle explique sur son site. Elle est aussi fascinée par l’histoire de Paris pendant la Seconde Guerre Mondiale et cette période sera donc également relatée dans les romans.
http://www.amyplumbooks.com/2012/06/signum-bardia/ Quand elle n’écrit pas, ne s’occupe pas de ses enfants, ou ne se ballade pas dans Paris, Amy essaye de lire un maximum. En ce moment, elle lit ainsi un nouveau roman à succès : The Diviners de Libba Bray.
Nous avons ensuite discuté de ses projets. Elle vient de signer avec Harper Teen pour une duologie Young Adult (Amy est très pragmatique, et si écrire est sa passion, c’est aussi son métier, celui qui lui permet de nourrir ses enfants : elle fera donc de la YA tant que cela marchera !). Elle doit rendre le premier tome au mois de décembre. Il s’agit d’une dystopie, du moins nous le croirons en commençant le livre puisqu’il prend ensuite une toute autre direction. L’histoire se déroulera en Alaska et aura pour personnage principal Juneau (comme la ville). Nous serons après la Troisième Guerre Mondiale, dans un monde dangereux où la magie sera présente. Ce sera avant tout un récit d’aventure, avec beaucoup d’action. Au départ, il n’était pas censé y avoir de héros masculin parce que les romances et les scènes romantiques ne sont définitivement pas sa tasse de thé (elle déteste écrire les scènes de baisers et est bien contente d’écrire de la YA pour ne pas avoir à écrire en détail « le reste »). Mais lorsque son éditeur a lu le synopsis, la première question qu’il lui a posée est : « Mais où est LE garçon ? ». Elle l’a donc rajouté après coup et lui a donné le nom de Miles.
Pour bien plus tard, elle aimerait aussi écrire un thriller psychologique à la Rosemary’s baby (30 pages en sont déjà écrites), voire même une comédie.
Elle a aussi un autre manuscrit qui a été refusé il y a quelque temps par Harper mais il n’est pas question pour autant d’abandonner le projet. La seule chose qu’elle a pu (voulu) nous en dire, c’est que ce sera un croisement entre Da Vinci Code, XMen et Girl Interrupted (Une Vie volée avec Winona Ryder et Angelina Jolie). Waouh, ça promet !
Revenons aux scènes romantiques dans
Plus encore que la vie. Amy nous a donc répété combien elle avait souffert pour les écrire. C’était souvent trop dégoulinant de mièvrerie, et c’était à son sens juste ridicule. Elle avait peur d’en faire trop ou pas assez. L’une de ses meilleures amies, qui est aussi bibliothécaire et sa béta lectrice, est une adepte des romances, et notamment des romances historiques. Elle lui en a donc prêté deux,
Francesca de Julia Quinn (le tome 6 de
La Chronique des Bridgerton) et
Arrangements privés de Sherry Thomas qu’elle considérait comme ce qui se faisait le mieux dans le genre, pour qu’elle puisse voir comment écrire ces scènes. Amy a été sidérée. Elle a eu une expression choquée et s’est écriée :
« mais c’est carrément du porno ». Les scènes y sont décrites avec tellement de détails… Mais cela l’a malgré tout bien aidée. À 13 ans, elle a d’ailleurs eu sa période Barbara Cartland et avait lu en très peu de temps la centaine d’ouvrages que sa bibliothèque proposait. Mais depuis ça l’a dégoûtée du genre… Et on la comprend !
Pour les fans qui l’ont manquée, sachez qu’Amy sera de nouveau disponible en septembre pour une convention YA avec trois autres auteurs à succès : Josephine Angelini, Tara Hudson et Anna Carey !
Vivement septembre alors !