ASTLEY Judy - Les maris des autres

Les Maris des Autres
Judy Astley

Sortie le 23 novembre 2012

Sara n'est qu'une jeune étudiante lorsqu'elle épouse Conrad, peintre renommé et sensiblement plus âgé qu'elle. Des années plus tard, les mises en garde de sa mère semblent justifiées. Dans l'intérêt de sa femme, Conrad décide qu'il mettra fin à ses jours avant de devenir sénile, et adopte une attitude pour le moins étrange. Devenue professeure d'art, Sara est entourée d'hommes plus jeunes. Ce sont les maris des autres, des amis, rien de plus... à moins que l'avenir n'en décide autrement.

Mon avis :

Un moment de lecture assez étrange : ni bon ni mauvais, je ne suis tout simplement pas rentrée dans l’histoire et pour tout dire, je n’ai pas vraiment compris quel était le sujet du livre…

Sara, une petite quarantaine, est professeur d’arts plastiques dans un centre de formation pour adultes. Elle est mariée depuis plus de vingt ans avec Conrad, un peintre célèbre de trente ans son ainé. A l’époque, leur relation hors normes avait suscité de nombreuses interrogations chez les proches de la jeune femme. Mais, un beau mariage et deux enfants plus tard, leur couple est un modèle du genre : heureux, complices, fantasques, ils filent le parfait amour… du moins, jusqu’à ce que Conrad commence à se conduire bizarrement. En effet, à l’approche de ses soixante-dix ans, Conrad se voit vieux, perdu, à la fin de sa vie. Pour épargner à son épouse une lente dégradation de sa santé et de son physique, il décide même de suicider. Reste à trouver le moyen le plus sûr et le moins salissant!
Comme si un mari dépressif et déroutant ne suffisait pas à Sara, voilà que ses deux filles reviennent vivre à la maison et que sa sœur Lizzie débarque sans son mari mais avec son fils ado dans les bagages ! Cassandra vient de quitter pour quelques temps le père de son bébé afin de réfléchir à leur avenir. A vingt ans à peine, l’étudiante en littérature ne sait plus trop où elle en est. Heureusement, elle peut compter sur ses parents. Jeune artiste peintre, Pandora a du mal à boucler les fins de mois et elle peine à se remettre de sa dernière rupture amoureuse. Elle rejoint le nid familial dans l’espoir de se reconstruire et de rebondir. Lizzie post soixante-huitarde, adepte de l’amour libre (très libre) vient de plaquer son époux qu’elle juge trop pantouflard et elle espère bien s’offrir à Londres quelques aventures plutôt pimentées ! Sara se retrouve à gérer tout ce petit monde, se débrouiller avec le bébé, les courses, le ménage, ses cours et un Conrad totalement imprévisible. Elle maintient à bout de bras sa famille en un fragile équilibre qui menace de vaciller lorsque, au bord de l’implosion, elle part faire une pause au pub du coin et y rencontre le très séduisant Ben…

Le titre et la quatrième de couverture du livre sont plutôt trompeuses. En effet, il ne s’agit pas vraiment d’une histoire d’adultères ou de coup de foudre mais plutôt d’un roman choral sur une famille. Tous les héros sont à la croisée des chemins et doivent faire des choix qui pourraient changer toute leur vie. L’idée de départ était très sympa, un couple avec une grande différence dont le mari part à la dérive, les personnages originaux et attachants avec leurs petits travers, leurs manies ou leurs lubies fantasques, l’écriture de Judy Astley vraiment agréable, fluide et piquante avec beaucoup d’humour et des réflexions décalées, amusantes mais malgré tout cela, je n’ai pas décollé. Le roman est vraiment déroutant et il part dans tous les sens, on ne comprend pas vraiment où veut en venir l’auteur, de quoi elle nous parle. Il y a trop de petites histoires pour que l’ensemble soit cohérent, équilibré. Et puis, la manière de parler de certains personnages détonne vraiment. C’est trop cru, trop sexuel, trop direct pour être crédible : Sara qui discute avec un collègue adepte des fessées avec accessoires et qui lui en parle autour d’un thé comme si de rien n’était, sa copine Marie qui se paie de la lingerie osée tout en préparant son futur adultère, Conrad qui se promène à poil devant tout le monde… Trop, c’est trop et cela devient excessif, trop gros pour être vraisemblable.
C’est d’autant plus rageant que certains passages sont magnifiques, ils offrent de belles réflexions sur le couple, les joies de la famille et sur le temps qui passe, émoussant parfois le désir mais renforçant aussi l’amour. Si Judy Astley n’avait pas autant voulu nous faire rire, elle aurait signé un roman parfait, touchant et sincère… c’est dommage, vraiment dommage !