CARRIGER Gail - LE PENSIONNAT DE MELLE GERALDINE - Tome 1 : Etiquette & Espionnage

Etiquette et espionnage
Gail Carriger

Sortie VO le 5 février 2013
sortie chez Orbit le 12 mars 2014

C'est une chose d'apprendre à faire une révérence correctement, c'en est une autre que d'apprendre à faire la révérence et à lancer un couteau en même temps ! Bienvenue à Finishing School !

Sophronia, quatorze ans, est un calvaire dans la vie de sa mère. La jeune fille préfère démonter des horloges ou ou grimper dans les arbres, plutôt que de respecter l'étiquette - et on ne parle même pas de sa révérence... Mme Temminnick désespère de voir un jour sa fille devenir une parfaite lady. Elle inscrit alors Sophronia à l'Académie de Mademoiselle Géraldine, une école pour les jeunes fille de bonnes familles, la Finishing School.

Mais ce que Sophronia et sa mère ignorent, c'est qu'en réalité, c'est une école où les jeunes filles apprennent à devenir parfaitement accomplies... oui, mais accomplies dans tous les domaines. Mademoiselle Géraldine enseigne aux jeunes ladies l'art de la danse, de la mode et de l'étiquette, mais aussi à comment réagir face à la mort, à l'art subtil de la tromperie et de l'espionnage et à utiliser avec dextérité les armes modernes. Une première année qui s'annonce passionnante pour Sophronia et ses amies !

Située dans le même univers que Le Protectorat de l'Ombrelle, Finishing School se déroule 25 ans avant le 1er tome des aventures d'Alexia Tarabotti. Cette série YA comptera 4 tomes.

Mon avis :

Complétement fan de Gail Carriger et de son Protectorat de l’Ombrelle, j’attendais avec beaucoup d’impatience sa nouvelle série. Je ressors un peu mitigée de cet Étiquette & Espionnage. Un univers très bien travaillé et des personnages savoureux mais tout cela manque vraiment de profondeur. Toutefois, il faut garder en tête deux choses : 1/ c’est un premier tome et 2/ C’est une série de young adult !

Angleterre, début du XIXème siècle (soit près de 25 ans avant Le Protectorat de l’Ombrelle), Sophronia Angelina Temminnick, 14 ans, ne correspond pas vraiment à l’image de la parfaite jeune Lady. Elle est fascinée par les rouages et engrenages, elle grimpe dans les monte-plats, démonte les horloges, est incapable de se tenir sage et docile dans une jolie robe, … et pire que tout, elle est intelligente, donne son avis et ironie et sarcasme sont ses deux amis. Bref, nous ne sommes pas loin de la cause perdue. Ni une ni deux, seule solution, l’envoyer vite, très vite dans un pensionnat pour jeunes filles, tenu par une certaine Mlle Géraldine. Sophronia voit déjà se profiler à l’horizon un monde d’ennui, de révérences et bonnes manières ! Mais ô surprise, ce pensionnat n’est pas une école comme les autres. Elle vogue dans le ciel, pour y grimper, on saute sur le dos d’un certain Capitaine Niall, loup-garou de son état, un des professeurs est un vampire,… Et si l’on n’y enseigne  effectivement à faire la plus gracieuse des révérences, on y apprend aussi à tuer en silence, à manier poisons et armes, à épier, à dissimuler, à s’évanouir au bon moment  et avec élégance, à battre des cils pour obtenir des confidences des beaux messieurs ! En un mot, à devenir une redoutable et formidable espionne de haut vol… en voilà une école parfaite pour l’intrépide Sophronia !  

C’est toujours un grand bonheur et un vrai plaisir de retrouver la plume de Gail Carriger. Elle nous offre encore une fois, un univers très bien travaillé, très visuel dans lequel on plonge avec joie. Ici, il a des accents steampunk encore plus affirmés et affichés que celui du Protectorat. Les valets sont mécaniques, les dirigeables sont partout, les mécanimaux sont craquants ( je veux un Bumbersnoot rien qu’à moi !), on monte et on démonte les engrenages pour en percer le mystère et l’on baigne dans une vapeur omniprésente. Et pour le coup, cela fonctionne parfaitement, nous sommes vraiment à l’école, avec Sophronia et ses consœurs, complétement immergés dans cet univers si particulier. L’humour aussi de Gail Carriger est bien là, du début à la fin. Certaines réflexions ou aventures de Sophronia sont hilarantes et il y a ce comique de situation, ces dialogues à la limite de l’absurde qui donnent ce ton ubuesque dont on raffole. C’est tellement drôle et fin que cela en devient jubilatoire au fil des pages. Les personnages, à défaut d’être attachants, sont tout simplement savoureux. Sophronia est une héroïne haute en couleurs, une Alexia en puissance, on découvre un certain Viève, petit garçon malin, inventeur génial et amateur de chapeaux (allez, je vous donne un indice, il est un brin androgyne et sa tante est une certaine Mme Lefoux , vous voyez de qui je parle à présent ?), … Mais là où je suis un peu déçue, c’est par le manque de profondeur des personnages et de l’intrigue. Je m’attendais (et c’est sans doute un tort)à plus de tragique, à une histoire pleine de grands mystères, à des situations plus dramatiques et touchantes. Là, ce n’est pas vraiment le cas, cela reste léger, une friandise, il ne se passe pas grand-chose et si cela reste plaisant à lire, on finit par s’ennuyer un peu pour être honnête. Mais comme je le disais plus haut, c’est une série de young adult et c’est un premier tome, j’attendrai donc la suite avec impatience pour mieux me prononcer !