CARRIGER Gail - LE PROTECTORAT DE L'OMBRELLE - Tome 5 : Sans âge

Sans âge
Gail Carriger

Sortie le 10 mai 2013
Sortie aux éditions Le Livre de Poche le 10 septembre 2014

Une histoire de vampires, de loups-garous et de momies. Lady Maccon, Alexia Tarabotti, est en pleine béatitude domestique. Une béatitude à peine troublée par la fréquentation de quelques loups-garous de la haute société et celle du second placard préféré d’un vampire, sans oublier un bambin précoce ayant des dispositions incontrôlables au surnaturel… Mais Alexia vient de recevoir un ordre qu’elle ne peut ignorer. Avec mari, enfant et Tunstells, elle embarque à bord d’un bateau à vapeur pour traverser la Méditerranée. Direction, l’Egypte, un pays qui pourrait bien tenir en échec l’indomptable Alexia. Pourquoi une des plaies d’Egypte s’abat-elle de nouveau sur le pays ? Que lui veut la Reine vampire de la ruche d’Alexandrie ? Et comment diable Ivy est-elle devenue du jour au lendemain l’actrice la plus populaire de tout l’Empire britannique ?

Un jour cela devait bien arriver mais c’est tout de même un choc : Le protectorat de l’Ombrelle, les rocambolesques aventures d’Alexia Tarabotti-Maccon et tout son petit monde surnaturel, c’est fini, terminé.  Heureusement, pour notre plus grand plaisir, Gail Carriger clôt avec maestria sa fabuleuse série, en prenant son temps, en ne bâclant rien, perfectionniste jusqu’au bout !

Deux ans se sont écoulés depuis le dernier tome. Alexia et Connall sont les heureux parents d’une petite Prudence au caractère bien trempé (son premier mot, « Non » !) et dont les capacités surprenantes offrent leur lot de facéties et autres catastrophes (imaginez un peu un Lord Maccon lupin courser un louveteau en robe à froufrous sur le pont d’un bateau au milieu de passagers So British, drôlissime). Mais voilà que la légendaire Reine vampire d’Alexandrie les invite à venir lui rendre visite. Elle est intriguée par Prudence. Et quand le plus vieux vampire du monde vous convoque,  pas le choix, il faut y aller ! Alexia y voit aussi l‘opportunité de poursuivre l’enquête sur le Fléau des Dieux et d’en apprendre plus sur son père. Mais comme toujours avec Alexia, ce qui commence comme un simple voyage va vite tourner en folle aventure… (il sera même question de voyage à dos d’âne, so shocking !)  

Pour ce dernier opus, nous voilà propulsés au cœur d’une Égypte aux accents steampunk et le moins que l’on puisse dire, c’est que le périple est des plus mouvementés ! Certaines situations nous font vraiment rire aux larmes (ahhh, Tunstell en abeille, un pur moment d’anthologie). Gail Carriger a un sens du comique comme peu d’auteurs l’ont. Elle maintient un semblant de normalité, de logique, emploie un langage des plus ampoulés pour nous décrire une situation tout simplement ubuesque…. Et cela fonctionne à merveille, on fonce et on en vient presque à croire à l’existence de cet univers parallèle, aux garous comme aux vampires. Ce tome est plein de rebondissements que l’on ne voit pas toujours venir. Certains nous font soupirer de bonheur, d’autres sont tragiques et nous laissent la larme à l’œil. Gail Carriger nous amène là où elle souhaite, en douceur et l’on va de surprises en révélations fracassantes avec un enthousiasme qui ne s’essouffle à aucun moment. Pour notre plus grand bonheur, on voit revenir tout au long du livre les personnages emblématiques de la série, ceux auxquels on est irrémédiablement attachés. C’est probablement aussi le tome le plus sensible, le plus émouvant de la saga. Une histoire d’amour aussi bienvenue que surprenante nous laisse avec un immense sourire sur les lèvres et certains passages, réflexions sur l’immortalité sont emplis d’une profonde émotion.  

Gail Carriger termine sa saga avec brio, l’inscrivant durablement dans le panthéon des grandes œuvres de fantasy. Le voile est levé sur certains mystères, d’autres sont laissés dans le flou volontairement. En effet, Gail reviendra à cet univers avec une série sur Prudence, il faut juste lui laisser le temps de l’écrire (vite vite vite, au travail !). Vous allez nous manquer Miss Tarabotti et vos ombrelles assassines … Ne martyrisez pas trop le commandant Channing Channing des Chesterfield Channings, il n’est pas si horripilant que cela, n’oubliez pas de transmettre nos amitiés à Lord Akeldama et à très bientôt autour d’une tasse de thé, d'une chasse à l’octopus de cuivre ou d’un tour en dirigeable au-dessus de la Manche !