A l’occasion de la sortie de son nouveau livre,
Pour un jour avec toi, aux éditions Kero, Gayle Forman nous a fait l’immense honneur de venir à Paris. Une conférence, suivie d’une séance de dédicaces, à la Fnac des Halles le 20 février 2013, en fin d’après-midi, dans une salle spéciale prévue à cet effet.
"Peut-on tomber amoureux en seulement un jour ?
Un voyage vers la connaissance de soi-même et le grand amour par l’auteur de
Si je reste.
Allyson « Loulou » Healey, sage Américaine, rencontre Willem de Ruiter, acteur hollandais ténébreux lors d’une représentation théâtrale en Angleterre. Une étincelle se produit. Elle le suit alors à Paris où ils vont passer une journée inoubliable. Mais, le lendemain matin, quand elle se réveille, Willem a disparu.
Allyson commence alors un long voyage afin de guérir de son premier chagrin d’amour, se libérer de ses chaînes et, un jour, retrouver l’amour.
Pour un jour avec toi est le premier tome d’un duo de romans romantiques."
La conférence – séance classique de questions-réponses – était dirigée par un modérateur qui a pu lire le livre en avant-première et qui avait orienté la totalité de ses questions sur l’histoire et ses détails. Le seul souci c’est que ce n’était pas notre cas. Très peu de personnes présentes dans la salle avaient lu le roman qui n’est pas encore sorti. Nous avions donc un peu de mal à suivre, ne connaissant ni l’histoire ni ses personnages. Nous aurions apprécié au moins un rapide résumé du roman sans spoilers au début, histoire de nous mettre dans le bain. Dommage donc que les questions n’aient pas été d’ordre plus général.
Ceci dit, nous en sommes ressortis malgré tout avec un sentiment très positif. Nous avons pu découvrir non seulement l’auteure mais aussi la femme, avec tout un tas de remarques et d’anecdotes, toutes plus intéressantes les unes que les autres.
Caroline, l’attaché de presse des éditions Kero, a commencé par nous lire un extrait du roman, en multipliant les intonations et les mimiques, rendant la lecture plus passionnante encore. Dans les trois extraits lus durant la conférence, nous avons pu reconnaître le talent et la plume si particulière de Gayle Forman que nous avons tellement aimés dans
Si je reste, Là où j’irais et
Les cœurs fêlés.
L’histoire débute a priori en Angleterre, à Stratford-upon-Avon, la ville de
Shakespeare. L’héroïne Allyson assiste avec sa meilleure amie à des représentations théâtrales. Elles parviennent à s’échapper de leur groupe et décident d’aller contempler des spectacles de rue. C’est là qu’elle le rencontre, Lui, Willem, un acteur itinérant.
L’omniprésence de Shakespeare n’était pas évidente dès le départ. L’idée ne lui avait qu’effleuré l’esprit, un peu par accident. Puis elle s’est imposée et ne l'a plus jamais quittée.
Elle le reverra par la suite dans le train en direction de
Paris. Pour Gayle, Paris était une évidence, elle l’a su, vu, dès le départ. « L’idée de faire ce livre est venu d’un rêve. Ça a l’air d’être un cliché mais c’est vrai. Je voyais ce garçon et cette fille dans un hangar qui ont eu une nuit torride, très intense. Puis, à moitié réveillée, j’ai commencé à développer l’histoire et je sentais qu’elle devait se déroule à Paris. » Elle ne connaît pas beaucoup la ville, n’y ayant jamais vécu, et a donc dû faire de nombreuses recherches, notamment sur certains quartiers comme Barbès Rochechouart (pour lequel elle a dû s’entraîner pendant des heures pour parvenir à le prononcer correctement !).
Durant toute la conférence,
des photos de voyage de Gayle, depuis son adolescence, défilaient. Ce thème du voyage, très présent dans le roman, lui tient particulièrement à cœur. Elle remercie infiniment son père de lui avoir donné l’opportunité d’étudier à l’étranger dès l’âge de 16 ans et de voyager pendant trois ans de façon ininterrompue. Elle a pu visiter des lieux et rencontrer des gens qui l’ont marqué à jamais et lui ont donné aussi l’impression d’être une idiote, d’être insignifiante. Elle a ensuite vécu à Amsterdam, a continué à voyager avec son mari et a même adopté une petite Éthiopienne. Elle considère que les voyages forment vraiment la jeunesse. Bien sûr, tous les jeunes n’ont pas l’opportunité de voyager. Pour cela, il faut des moyens conséquents. Mais on peut « voyager », « s’évader » autrement, en cherchant à repousser les limites de son quotidien, ce qui conduit au final à repousser ses propres limites. Donc tout comme Allyson, l’héroïne de son roman, Gayle peut affirmer que les voyages l’ont énormément changé. Elle n’était plus la même après, et Allyson non plus.
Dans le roman, Allyson devient Loulou, qui représente en fait la personne qu’elle veut devenir, plus courageuse, plus aventureuse. Et on a tous en nous
des personnalités multiples qui sortent à des occasions diverses ou qui ne demandent qu’à sortir et s’épanouir. Les références omniprésentes au cinéma dans ce roman vont d’ailleurs aussi dans ce sens, dans le fait qu’on a tous en nous plusieurs personnalités qui cohabitent.
Elle fait également souvent référence aux
macarons parisiens. En effet, elle est d’origine juive et lors de la fête de Pâques ils n’ont pas le droit d’utiliser de la farine. Ils mangent donc en guide de gâteaux des macarons qui ne sont en fait que des rochers au coco et qui sont juste immondes. Aussi, quand à sa première venue à Paris, l’une de ses amies lui a proposé d’aller manger des macarons, elle l’a pris pour une folle. Mais elle l’a amené chez Ladurée et a enfin pu découvrir la réalité des vrais macarons, qui sont juste divins. Elle se félicite chaque jour d’y avoir goûté !
Le tome 2 sortira en automne (donc sûrement début 2014 pour nous). Et comme pour
Là où j’irais, il sera cette fois-ci écrit du point de vue du héros, de Willem.
Et son métier d’écrivain ?Ce n’était pas sa vocation à l’origine. Elle est journaliste de formation, ce qui lui a permis de beaucoup voyager et ses premiers écrits s’apparentaient davantage à des documentaires qu’à des romans. Puis elle a eu son premier enfant et à dû s’interrompre. Elle se demandait ce qu’elle pouvait faire et beaucoup de personnes lui ont conseillé d’écrire des romans Young Adult vu que beaucoup de ses essais concernaient déjà des adolescents. Elle s’est lancée et a su tout de suite que c’était vraiment ce qu’elle voulait faire. Et pourtant c’est bien plus difficile que du journalisme dans le sens où l’écrivain n’a pas d’autre base sur laquelle s’appuyer que celle de son imagination.
Ses personnages sont complètement indépendants d’elle. La passion de Mia (dans
Si je reste) était la musique classique, et celle d’Allyson est le théâtre, et pourtant elle ne joue ni à l’un ni à l’autre. Elle n’écoute même jamais de musique classique. Ce sont ses personnages qui se sont imposées à elle ainsi, avec leurs propres passions et leurs envies.
Elle adore tout particulièrement dépeindre ses personnages secondaires. Comme par exemple Mélanie la meilleure amie d’Allyson qui finit par s’éloigner d’elle, ou surtout Dee qui lui a posé beaucoup de problèmes dans le sens où ce personnage est bien plus intelligent qu’elle.
Ce qu’elle préfère dans l’écriture, ce sont les dialogues. Par contre, elle déteste les descriptions physiques des choses. Mais pour ce dernier roman, vu que l’héroïne voyage beaucoup, elle n’a pas pu y couper.
Elle écrit toujours à la première personne et au présent parce que c’est la seule manière pour elle de s’identifier complètement à son personnage principal, et donc à faire passer ses sentiments.
Elle adore le lien privilégié qui se crée entre un auteur et ses lecteurs. Quand l’écrivain écrit, il est seul face à son bureau. Et cette solitude est rompue quand elle reçoit des mails enthousiastes de lecteurs, pour certains de très loin. Et évidemment, la rencontre avec son public est le must.
Sur
l’adaptation ciné enfin de Si je reste, elle a eu quelques informations supplémentaires sur la réalisation et le casting mais ne peut rien révéler pour l’instant.
La conférence a été suivie d’une séance de dédicaces au cours de laquelle chaque personne présente a pu recevoir un polaroid avec Gayle et dédicacé ! Nous avons pu également échanger de façon plus personnelle avec elle (et elle est vraiment adorable !) et nous procurer avant même sa sortie Pour un jour avec toi.
Enfin bref, encore
une rencontre exceptionnelle dans notre vie de lecteur, une de celle dont on se souviendra longtemps et qui ne nous font qu’aimer davantage encore les romans de l’auteure !
Merci beaucoup aux
éditions Kero d’avoir organisé cet évènement ! Qui sait peut-être aurons nous aussi la chance de la revoir pour la sortie du tome 2…