Fariboles Admin
Messages : 4096 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 43 Localisation : Eure et Loir
| Sujet: KHADRA Yasmina : Les anges meurent de nos blessures Lun 9 Sep - 23:50 | |
| Les anges meurent de nos blessures Yasmina Khadra Quatrième de couverture :Il se faisait appeler Turambo, du nom du village misérable où il était né, dans l'Algérie des années 1920. Il avait pour lui sa candeur désarmante et un direct du gauche foudroyant. Il fréquenta le monde des Occidentaux, connut la gloire, l'argent et la fièvre des rings, pourtant aucun trophée ne faisait frémir son âme mieux que le regard d'une femme. De Nora à Louise, d'Aïda à Irène, il cherchait un sens à sa vie. Mais dans un monde où la cupidité et le prestige règnent en maîtres absolus, l'amour se met parfois en grand danger.
À travers une splendide évocation de l'Algérie de l'entre-deux-guerres, Yasmina Khadra met en scène, plus qu'une éducation sentimentale, le parcours obstiné - de l'ascension à la chute -d'un jeune prodige adulé par les foules, fidèle à ses principes, et qui ne souhaitait rien de plus, au fond, que maîtriser son destin.
Connu et salué dans le monde entier, Yasmina Khadra est l'auteur de la trilogie Les Hirondelles de Kaboul, L'Attentat (adapté au cinéma par le réalisateur Ziad Doueiri en 2013) et Les Sirènes de Bagdad consacrée au dialogue de sourds entre l'Orient et l'Occident. L'Attentat a reçu, entre autres, le Prix des libraires 2006. Ce que le jour doit à la nuit - Meilleur livre de l'année 2008 pour le magazine Lire et prix France Télévisions 2008 - a été adapté au cinéma par Alexandre Arcady en 2012. La plupart des romans de Yasmina Khadra sont traduits dans quarante-deux pays. | |
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Fariboles Admin
Messages : 4096 Date d'inscription : 10/07/2011 Age : 43 Localisation : Eure et Loir
| Sujet: Re: KHADRA Yasmina : Les anges meurent de nos blessures Mar 10 Sep - 1:13 | |
| J’ai découvert Yasmina Khadra, comme beaucoup, avec Les Hirondelles de Kaboul. Depuis, c’est avec impatience que je guette son prochain livre. Après l’impressionnant L’Équation africaine, Yasmina Khadra est de retour chez Julliard avec Les anges meurent de nos blessures (quel titre !!!), un roman qui se passe dans l’Algérie de l’entre-deux-guerres. Une histoire forte, dense et foisonnante, un livre à dévorer très vite !
Plus qu’un romancier, Yasmina Khadra est un fabuleux conteur. Ici, dès la première ligne, « Je m'appelle Turambo et, à l'aube, on viendra me chercher. », on sait que l’on va plonger dans un grand roman, que l’on va suivre la vie hors du commun d’un homme, Amayas surnommé Turambo, du nom de son village (il s’agit en fait d'une déformation d’Arthur Rimbaud) que ses poings sortiront de la misère. Car notre héros n’est pas né dans l’exaltante Oran ou la belle Alger au sein d’un foyer fortuné mais dans un village isolé et une famille pauvre. Remarqué pour son direct du gauche percutant, il intègre une écurie de boxeurs et va se hisser peu à peu au sommet de son sport. Il va alors côtoyer les riches et les puissants, vivre la belle vie où l’argent coule à flots, où les fêtes sont étourdissantes et où tout semble facile. Mais il va surtout aimer, aimer passionnément des femmes qui feront de lui l’homme qu’il est, sans jamais se renier, renoncer à ses idéaux ni se laisser corrompre…
Il ne faut pas trop en dire de ces Anges meurent de nos blessures sous peine d’en gâcher la découverte. C’est un roman étonnant, surprenant de page en page et l’on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre. Yasmina Khadra a un don pour nous embarquer dans une histoire, une Grande Histoire, palpitante, faite de rebondissements qui ne peut que captiver le lecteur. Dès le départ, on sait qu’un destin tragique attend notre héros et l’on va alors remonter le fil de sa vie pour comprendre ce qu’il a bien pu faire pour en arriver là. Les personnages qui vont partager sa vie sont à l’image de l’Algérie de cette époque : colorés, ici de tous les horizons, ivres de liberté, aspirants à une vie meilleure. Les dialogues sont tout simplement savoureux et donnent lieu à des scènes tout à tour drôles ou tendres qui nous donnent autant envie de rire que de pleurer. Turambo est un héros des plus attachants qui va vivre selon son cœur, sa moral et qui va aimer avec sincérité, totalement, il va tout donner aussi bien en amitié qu’avec les femmes de sa vie. Mais il aura beau faire, être le champion adulé des foules, il n’en reste pas moins un Arabe dans l’Algérie coloniale et cela, on aura de cesse de le lui rappeler. C’est un pays que l’on sent au bord l’explosion où la plus grande misère côtoie la richesse, où le racisme gangrène la société et perverti les êtres. Au milieu de ce chaos, Turambo se bat avec courage pour exister, être libre et être heureux tout simplement.
Pour notre plus grand bonheur, on se laisse happer par cette belle histoire, on se perd dans les pages de Yasmina Khadra et de sa merveilleuse écriture et l’on tourne les pages sans même s’en rendre compte. Arrivés à la dernière ligne, on a vraiment du mal à refermer ce roman fort et intense ! A dévorer de toute urgence.
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