GARWOOD Julie - La splendeur de l'honneur

La splendeur de l'honneur
Julie Garwood

Sortie le 22 janvier 2014
Réédition (prix découverte) le 1er février 2017

Sous le règne de Guillaume II, fils du Conquérant, l'Angleterre est déchirée par les guerres perpétuelles que se livrent ses barons. Après une enfance recluse et solitaire, lady Madelyne est désormais à la merci de son cruel demi-frère, le baron Louddon. Jusqu'au jour où le terrible Duncan de Wexton, le Loup, attaque sa forteresse, la brûle et emporte avec lui Madelyne en guise de trophée. Mais, dès l'instant où ils posent les yeux l'un sur l'autre, c'est une autre conquête qui commence. Bien plus tendre mais infiniment plus acharnée.

Que c’est étrange de lire en 2014 un roman inédit de Julie Garwood datant de 1987. Tout est nouveau mais en même temps tout paraît si familier et si désuet. Une romance d’une autre époque qui conserve malgré tout son charme, avant tout parce qu’elle rappelle de bons souvenirs. Un bon moment de lecture !

Angleterre, 1099.  La conquête normande est récente et le pays est loin d’être complètement pacifié. Il souffre surtout des luttes intestines entre barons, des luttes pour le pouvoir, la confiance du roi Guillaume II et l’acquisition de nouvelles terres. Il en est ainsi du cruel baron Louddon qui a gravement offensé le puissant baron Wexton, Duncan, surnommé le Loup. Tombé entre les griffes de son ennemi, ce dernier se retrouve quasiment nu, attaché à un poteau dans le froid et la neige, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Mais lady Madelyne, la sœur de Louddon, consciente du tort qui lui est fait, parvient à le détacher et à le cacher. Et en guise de remerciement, Duncan s’empare de Madelyne et la force à le suivre. Il ne s’attendait pas à ce que la jeune femme soit si courageuse, si gentille, si différente de son frère. Une jeune femme qui égaye son château et qu’il n’entend plus désormais laisser partir…

Voici une romance médiévale classique comme on a pu beaucoup en lire au cours des années 1990. Les thèmes évoqués sont classiques mais cela n’empêche pas qu’on passe de bons moments. Ce sont aussi des thèmes dont Julie Garwood nous a aussi habituée dans ses autres romances. Une jeune femme qui se retrouve malgré elle, dans le château d’un seigneur ennemi mais qui parvient à charmer tout le monde grâce à son courage, sa gentillesse et son caractère bien trempé, c’était déjà l’intrigue de Sur ordre du roi (Jamie et Alec). La lady qui apprivoise un animal sauvage : Un mari féroce… Autant de romans qu’on adore, d’où une certaine familiarité qui fait vraiment plaisir.
Et pourtant le roman comporte de nombreuses longueurs, des répétitions, qui donnent parfois l’impression qu’on tourne en rond, que l’intrigue n’avance pas. Nous ne sommes plus habitués non plus à ce genre de héros, totalement improbable. Duncan est présenté comme une force de la nature, un homme resté des heures pieds nus dans la neige sans subir aucune séquelle, invincible, un vrai surhomme… C’est aussi le héros classique de Julie Garwood, la fameuse brute qui terrifie tout le monde sauf l’héroïne qui va doucement l’apprivoiser et en faire le mari idéal. On lève plus d’une fois les yeux au ciel tout en étant malgré tout sous son charme. A l’inverse, Madelyne est l’archétype de la jeune lady qui a reçu une éducation non conventionnelle et qui se sent étrangère dans sa propre famille.
Le roman est donc surtout plaisant parce que l’on sait à quoi s’attendre chez Julie Garwood et que sachant quand il a été écrit, nous ne sommes pas étonnés des dialogues, de l’intrigue ou de la personnalité des héros. C’est surtout de plaisir-nostalgie qu’il s’agit. Par contre, pour ceux qui n’ont lu que des romances actuelles, j’ignore vraiment la manière dont ce roman va être appréhendé, et j’en suis assez curieuse à dire vrai…

Une jeune femme enlevée et ramenée dans un château, et un seigneur féroce sur son destrier, épée à la main prêt à en découdre, hurlant son cri de guerre. Un conflit et des vengeances entre deux barons sous le règne de Guillaume II. Voilà un cocktail absolument parfait pour vous faire passer un excellent moment de lecture.

Lady Madelyne observe, cachée dans sa cape, l’homme que son lâche de frère a trahi. Le terrible baron Duncan de Wexton est attaché quasiment nu, dans ce froid intense. Il va mourir, pourtant aucune souffrance n’apparaît sur son visage, et tous le laissent ainsi. Car il n’est pas nécessaire qu’ils assistent à sa lente agonie, qui prendra certainement des heures. Alors Madelyne en profite pour le sauver, le libère, et le réchauffe, pendant que lui l’observe toujours en silence. Jusqu’à ce que Duncan, d’un geste vif et sûr, lui attache les mains, et lui dit d’une voix dure, que désormais elle lui appartient. Après une bataille féroce dans le château, Duncan ramène sa prisonnière au domaine de Wexton. S’en suit alors, un tout autre combat entre amour, désir, peur, et tendresse...

Duncan est un guerrier très respecté dans toute l’Angleterre et par son roi, qui n’hésite pas à se rendre avec ses hommes sur le terrain pour se battre. C’est un homme d’honneur qui tient toujours sa parole. Il émane de lui une puissance sauvage, animale, qui ne peut laisser personne indifférent. Mais c’est avant tout un seigneur, et il agit en tant que tel, quitte à parfois se montrer dur. Il menace, exige, ordonne avec une autorité sans faille. Il terrifie tout le monde, et en oublie même de traiter sa famille avec douceur quand il le faut. Mais Madelyne saura passer outre la terreur, et va clairement mettre les nerfs de Duncan à rude épreuve.
À tel point qu’il se mettra même à rugir et à hurler dans son château, sous le regard amusé de ses frères. Après avoir vécu en recluse, puis deux ans sous la coupe de son frère et de ses ignominies, Madelyne avait bien l’intention de fuir en Écosse. Ainsi l’apparition de Duncan dans sa vie est arrivée à point nommé.
C’est une femme très brave, honnête, elle dit toujours la vérité, quoi qu’il lui en coûte. Elle est très souvent maladroite, et si innocente qu’elle ne remarque d’ailleurs pas toujours l’effet qu’elle fait autour d’elle. Madelyne va apporter de la douceur, et un peu d’organisation dans ce château où tout le monde vit comme des rustres. Ils vont tous sans exception l’adopter, l’adorer et l’aimer.

La relation qui se tisse entre eux deux est juste exquise, c’est un vrai régal de les suivre. Certaines scènes et répliques sont hilarantes, attendrissantes, elles nous donnent parfois des frissons de plaisir. Leur première rencontre est excellente, certains passages entre eux sont franchement captivants. Il y a aussi des disputes qui vont éclater, et même si c’est pour des raisons franchement futiles, ça nous fait beaucoup rire, c’est tellement mignon.

Si l’on ne connaît pas bien l’époque ou même cet auteur, c’est une vraie belle découverte, un livre rempli d’amour, de sensualité, et de beaucoup d’autres choses encore, qui m’a complètement conquise. Il y a un côté vieillot dans la narration, qui peut ne pas plaire à tout le monde. Car ça nous permet justement d’être totalement dans l’ambiance de cette époque. C’est en effet une immersion totale, grâce aux dialogues et aux diverses descriptions de l’auteur, et cela sans jamais alourdir le récit, c’est vraiment passionnant à lire.

Au final, ce que l’on retient le plus dans ce livre c’est l’amour, l’honneur, la sensualité et les caractères des personnages ô combien attachants, charismatiques et exaltants. On se retrouve pendant toute une lecture complètement happée par leur histoire, j’ai adoré, et même plus encore.