KING Stephen/ Hill Joe - Plein Gaz

Plein Gaz

KING Stephen / HILL Joe

Sortie le 8 Janvier 2014

Quatrième de couverture:

Sur une route désolée du Nevada, un gang de motards est pris en chasse par un camion fou, apparemment bien décidé à les éliminer un à un. Il n’existe qu’une seule issue pour sauver sa peau : ne jamais ralentir…

Inspiré par le désormais classique Duel, de Richard Matheson, adapté au cinéma par Steven Spielberg dans son premier film, Plein Gaz marque la première collaboration entre Stephen King et Joe Hill.

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Mon Avis

Cela faisait des années que je n'avais pas lu un Stephen King, le retrouver dans un livre co-écrit avec son fils est un petit plaisir de Noël des Editions Lattes. Le livre est petit mais on se sent vite happée par ce road-trip de motard en fuite.

Plein Gaz, est le récit de "La tribu" de Vince, un groupe de motards qui fuit une scène de crime. Ils croisent sur une aire de restaurant un camion ciglé "Marrade". Au premier abord, Vince croit voir écrit Massacre et il ne se trompe pas vraiment.
Quand le camion croisé quelques heures plus tôt se retrouve de nouveau sur leur route, La tribu croit à une coïncidence mais dans les livres de S.King il n'y a jamais de coïncidence et le massacre commence.

Bien entendu j'ai aimé l'écriture fluide et facile des auteurs, l'un comme l'autre n'utilisent pas de superflu, par contre j'aurai aimé plus de détails dans les "crimes" de Marrade, le livre est frustrant en cela, il est vraiment trop petit, on en veut encore plus.

Le parallèle avec Duel, le chef d’œuvre de Richard Matheson, dont le livre est inspiré est juste, bien trouvé.

Les personnages des motards ne sont pas développés de trop, pour ne pas appesantir l'effet de vitesse du récit, ce que j'ai beaucoup aimé. Il y a un vrai déroulement de l'histoire, on à l'impression d'avancer en même temps qu'eux, nous dans le récit, eux sur la route.

Le fait que Vince et Marrade soient quelque fois seul à se comprendre, bien qu'ils soient en conflit, est vraiment intéressant. Il y a un lien entre eux et on le comprend à la fin, et c'est bien fait.

On enfourche ce livre, comme une virée en moto, à toute allure. Excellente première collaboration pétaradante entre le père et le fils !

Mon avis:

Honte à moi, qui ai toujours cru que Duel avait été écrit par Stephen King! Notez que ce petit roman en forme d'hommage prouve bien que la confusion se comprend.

Sachant qu'il s'agit d'un texte écrit à quatre mains avec son fils, j'ai essayé de démêler qui avait amené quoi dans cette fuite éperdue d'une bande de motards devant un camion décidé à les exterminer. Au niveau de la forme, j'ai retrouvé l'efficacité de King, la nervosité du style qui va si bien à cette histoire de machines hurlantes et d'hommes en lambeaux. Le mirage du nom du camion, "Marrade", où le héros croit lire "Massacre", résonne pour moi comme un écho au "redrum/murder" de Shining. Je serais d'ailleurs curieuse de savoir ce que les auteurs ont écrit dans leur langue, afin de voir si le choix du traducteur repose seulement sur une proximité phonétique ou si le nom anglais comportait cette même ironie : une marrade, c'est un bon moment passé entre potes. On imagine bien les chopes de bières et les grandes claques dans le dos, mais certainement pas le sang répandu et les os broyés... Bref, je n'ai pas su voir l'apport personnel de Joe Hill dans l'écriture, son style doit donc se rapprocher de celui de son illustre papa.

Sur le fond, j'ai été intriguée par les rapports père/fils qui se jouent entre les deux personnages principaux. Le fait même que le narrateur se place du point de vue du père et non du fils est une surprise; on transpose en effet assez naturellement le duo père/fils d'auteurs sur les personnages, et on s'attendrait donc à ce que le père, expérimenté et reconnu, mette en valeur le fiston décidé à suivre ses traces, sur fond de mea culpa du patriarche qui n'a pas été assez présent.

Et bien que nenni! Je ne vous dévoilerais pas trop l'intrigue, mais sachez que l'on croise très au large de cet écueil stéréotypé.

C'est prenant, c'est ramassé, c'est très bien fait et très plaisant; ça ne m'a pas non plus bouleversée, mais j'ai passé un très bon moment.