Un énorme coup de coeur pour ce roman que j'ai dévoré ! Depuis le temps que je voulais lire l'histoire de Wulfric, impossible d'attendre davantage et nous ne sommes absolument pas déçus bien au contraire ! J'ai eu l'impression de lire un remake d'
Orgueil et Préjugés à la sauce Mary Balogh. Un régal !!!
Wulfric Bedwin, duc de Bewcastle, se demande encore ce qu’il lui a pris : il a accepté l’invitation du Vicomte Mowbury à passer deux semaines à Schofield Park, dans le Gloucestershire. C’est que sa demeure lui paraît tellement vide maintenant que tous ses frères et sœurs sont mariés et vivent ailleurs.
Ce qu’il ignore c’est que cette invitation place Christine Derrick en bien mauvaise position. Son amie et cousine par alliance, Mélanie, Lady Renable, qui organise la partie de campagne manque maintenant d’un convive féminin et demande à Christine d’y participer. Cette dernière n’en a aucune envie. Elle préfère rester au village où elle vit en compagnie de sa mère et sa sœur, et continuer à donner des cours aux enfants des environs. Pourtant, elle finit par céder et accepte de rendre ce service à Mélanie.
Dès son arrivée, elle multiplie les gaffes et en est mortifiée avant de décider que cela n’a aucune importance, qu’elle s’amuse avant tout. Wulfric est atterré par le comportement de cette femme qui, à peine arrivée, lui a versé de la limonade dans l’œil. Elle est pauvre, vulgaire, exubérante, mais ô combien charmante et séduisante. Et quand il se résout enfin à l’embrasser, il ne peut s'empêcher de lui faire cette incroyable proposition qu'il voit comme un honneur : qu’elle devienne sa maîtresse attitrée. Et plus improbable encore : elle ose refuser. La jeune femme n’espère tout de même pas une demande en mariage ?
Christine est la veuve du jeune frère du vicomte Mowbury, Oscar, qu’elle a épousé à 20 ans, neuf ans auparavant. Son mariage fut très malheureux vers la fin car son mari avait honte de son comportement en société et elle s’est toujours sentie en dessous de tout et peu à sa place. Elle a trop souffert des racontars et de la médisance de la bonne société pour s’en soucier aujourd’hui et ce n’est certainement pas l’austère duc de Bewcastle qui changera cela. Elle le trouve certes magnifique et jamais un homme ne l’a autant attiré, mais sa froideur et sa constante impassibilité l’indisposent. Elle veut de la passion, de la tendresse, des rires et des discussions enflammées et ce n’est pas cet homme-là qui va les lui offrir. Et c’est pour cette raison que, aussi improbable que cela puisse paraître, elle refuse sa demande en mariage. Une demande qui fait furieusement penser à la première demande de M. Darcy à Elizabeth Bennet, tout comme Wulfric ressemble étrangement au fameux héros de Jane Austen.
Il est froid, collet monté, à cheval sur les conventions, ne sourit jamais, n’élève jamais la voix. Un homme qui maîtrise parfaitement ses passions, sans aucun excès. Même ceux de la chair. Depuis tout jeune, il n’a eu qu’une seule maîtresse, qui vient juste de mourir, et il est grand temps de la remplacer. Un poste dans lequel il voit parfaitement Christine, même si la jeune femme réveille des désirs qu’il n’aurait jamais pensé avoir. On découvre aussi un homme solitaire, qui souffre de ne plus être responsable de sa famille, qui souffre également du refus à sa demande en mariage. Humiliation qu’il rencontre à nouveau avec Christine, de façon même exacerbée puisque la jeune femme justifie son refus par son absence de cœur. Mais il a un cœur, un cœur qui souffre car il aime pour la première fois…
Tout est parfaitement juste, parfaitement amené. Les scènes entre Wulfric et Christine sont sublimes. On comprend leurs réticences à tous deux. Et c’est tellement beau de les voir succomber malgré tout !
Incontestablement le meilleur volet de la série !