Aelynah
Messages : 487 Date d'inscription : 09/12/2013 Age : 50 Localisation : Penn Ar Bed
| Sujet: HUXLEY Aldous - le meilleur des mondes Sam 8 Fév - 14:50 | |
| Le meilleur des mondesAldous Huxley Quatrième de couverture: Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre, chef-d'œuvre de la littérature d'anticipation, a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps. Aujourd'hui, devait écrire l'auteur près de vingt ans après la parution de son livre, il semble pratiquement possible que cette horreur s'abatte sur nous dans le délai d'un siècle. Du moins, si nous nous abstenons d'ici là de nous faire sauter en miettes... Nous n'avons le choix qu'entre deux solutions : ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique | |
|
Aelynah
Messages : 487 Date d'inscription : 09/12/2013 Age : 50 Localisation : Penn Ar Bed
| Sujet: Re: HUXLEY Aldous - le meilleur des mondes Sam 8 Fév - 14:58 | |
| Mon avis :
Une chose est sûre ce livre ne peut laisser indifférent. Nous ne pouvons pas ne pas réagir d'une manière ou d'une autre à la conception d'un monde meilleur établie par Huxley. Comment décrire ce monde meilleur? - Conception in-vitro de castes des plus intelligents au plus manuels - Endoctrinement dès le plus jeune âge à une vie heureuse en fonction de sa caste - Une place pour chacun et chacun à sa place et tout le monde sera heureux - Insuffler ainsi en chacun l'idée que SA vie est mieux pour lui que celle d'un autre d'une caste différente - Supprimer toutes velléités de désir inassouvi, la monogamie est proscrite, l'indépendance de pensée aussi - Supprimer les arts et sciences qui amèneraient à une solitude contemplative ou réflexive "Il n'y a pas véritablement de tentations auxquelles il faille résister. Et si, par malchance, il se produisait quelque chose de désagréable il y a le soma qui permet de prendre congé, de s'évader de la réalité" Voilà en peu de mots la vie telle qu'elle est vécue dans ce monde meilleur.
Dans ce contexte social va apparaître le "sauvage", enfant né d'une maman vivipare, chose inconcevable dans le monde civilisé de notre auteur. John, élevé par Linda dans une réserve de sauvages, va par un concours de circonstances être amené à découvrir le monde civilisé tel que sa mère lui en a parlé souvent de façon idyllique. La venue dans cette réserve de Bernard et Lénina va chambouler de nombreuses existences à commencer par les leurs... Certains vont alors se rendre compte des lacunes de ce monde parfait, d'autres refuser d'ouvrir les yeux ou de comprendre qu'il puisse exister des personnes qui vivent différemment et qui en sont heureux. Pour John, ce qui semblait au départ un retour à la civilisation, aux sources merveilleuses vantées par sa mère va s'avérer quelque peu différent. Ne pas entrer dans le moule créé de toute pièce par sa société amène l'exclusion, le rejet des autres. Quoique nous fassions de notre civilisation, virtuelle ou réelle, cette "tare" profondément humaine qu'est la peur de l'inconnu, de la différence, persiste toujours et avec elle les sentiments exacerbés et les incompréhensions.
Nous ne pouvons d'aucune manière rester insensibles ou indifférents à la lecture de ce livre. Que ce soit pour approuver ou réprouver l'une ou l'autre manière de vivre de nos protagonistes dans leur totalité ou pour certains points seulement, ce livre fait réfléchir à notre propre conception du bonheur, d'un monde meilleur. Et, à cette question, il existe autant de réponses que d'individus malgré parfois certains points récurrents chez tous. A vous de voir donc si vous souhaitez traverser ce livre avec prudence. SI, tout aussi prudemment, VOUS laisserez ce livre vous traverser. Comme le disait Douglas Jerrold. | |
|