Mon avis : Je me suis régalée, bien plus qu'avec le premier volet. Nous sommes dans un registre très différent même si la danse y est aussi présente. L'histoire est toute en douceur et en certitudes et surtout extrêmement émouvante.
Après avoir eu une enfance très difficile entre les mains de l'assistance sociale, Spenser Harris est fier aujourd'hui de sa vie calme et bien rangée en tant qu'instituteur. Ses seuls moments intenses sont ceux où il fantasme sur son magnifique voisin de palier, Tomas, bien conscient qu'il y a très peu de chance pour que cet homme puisse un jour s'intéresser à lui.
Un soir, en revenant chez lui, il découvre sur son palier un adolescent ensanglanté et en piteux état. Il s'agit de Duon, battu par sa famille à cause de son homosexualité et qui est venu se réfugier chez Tomas, prof de danse au centre de Laurie. Sauf que Tomas est absent. Spenser invite donc le jeune adolescent chez lui et le soigne. Et quand Tomas revient et qu'il comprend que le beaux danseur ne pourra pas l'accueillir chez lui (son petit appartement est déjà surpeuplé avec ses parents et les enfants de sa soeur), il se propose pour le garder. Il ne pensait toutefois pas que les choses deviendraient si intenses, autant avec Duon que Tomas...
C'est avant tout un roman sur la famille, celle qu'on a la chance de posséder avec ses avantages et ses inconvénients, mais surtout sur celle que l'on se construit dans le sens le plus large. Duon, Tomas et Spenser deviennent une vraie petite famille tandis que dans le même temps Tomas se bat pour que ses parents, sans papiers, puissent rester aux Etats Unis, et pour que sa soeur cesse d'abandonner ses enfants.
Duon à Spenser : "You don't just make a safe space. You are one."
C'est aussi un roman politique avec une histoire qui se déroule en parallèle de la bataille pour le droit au mariage pour tous (dans l'Etat puis au niveau fédéral avec l'amendement de la Cour Suprême le 26 juin 2015), et qui montre que beaucoup reste encore à faire en matière de politique et des droits de l'homme et qu'il faut voter en ce sens pour que cela change.
Les passages de danse sont extrêmement émouvants, aussi bien ceux entre Spenser et Laurie (qui lui propose de lui apprendre pour qu'il soit plus à l'aise et surtout le révéler à lui-même) que ceux avec Tomas. En tout cas, en refermant le roman, on a une furieuse envie d'écouter Mika...
Bref j'ai adoré !