LIU Marjorie M. - DEMONIAQUE - Tome 2 : L'Appel de l'Ombre

L'Appel de l'Ombre
Marjorie M. Liu

Maxine Kiss a toujours compté sur elle pour combattre les ténèbres qui l'entoure, les prédateurs humains, zombies, et autres - qui menacent la terre. Mais un homme a pénétré dans sa vie solitaire : Grant, le dernier de son espèce. Avec la musique, il est capable de contrôler n'importe quelle créature vivante ... y compris les démons. Et maintenant, sa vie est en danger.

Hantée par le passé, déterminé à changer l'avenir, Maxine comprend vite que pour sauver Grant, elle n'a qu'un seul choix à perdre le contrôle et la libération de son propre pouvoir des ténèbres ...

Le premier tome m’avait laissé une impression assez mitigée. À dire vrai, j’avais eu du mal à entrer dans l’histoire avant le dernier tiers du fait de sa complexité et surtout des éléments manquants. Car en effet, la nouvelle qui explique les prémices de la série, notamment la rencontre de Grant et Maxine, n’a pas été traduite. Du coup, nous avions été catapultés directement dans cet univers sans avoir toutes les cartes en main, et on le ressentait vraiment. Avec ce second tome, tout change, car nous savons ce qui nous attend. Et j’ignore si ça en est la raison, mais j'ai beaucoup plus apprécié ce tome. Je l’ai même adoré !

Trois mois se sont écoulés depuis les évènements tragiques du précédent opus ,mais Grant et Maxine en subissent encore le contrecoup et surtout tout un tas de questionnements nouveaux les trouble. Mais pas question pour Maxine d’arrêter la chasse pour autant. Chaque nuit, avec ses « garçons », elle continue de poursuivre les démons qui se sont emparés d’humains et qui leur font commettre des actes barbares. Seulement une nuit, au moment précis où Maxine est la plus vulnérable – lorsque les garçons s’apprêtent à rejoindre son corps – on lui tire dessus. Et il s’en est fallu de peu pour qu'elle meure et que toute la lignée des chasseuses s’éteigne avec elle. Quelqu’un connaît donc sa vulnérabilité et ce quelqu’un veut sa mort. À peine regagne-t-elle le foyer de sans-abris qu’elle partage avec Grant, qu’ils reçoivent la visite du père Cribari, un homme surgi du passé de Grant, et qui semble en savoir plus qu’il n'en dit. L’un des amis de Grant, le père Ross, est possédé et a commis trois meurtres d’une sauvagerie inouïe. Grant se doit donc d’aller en Chine pour essayer de le sauver et du même coup découvrir ce que signifie être le « Porteur de Lumières ». Maxine et lui découvrent que l’enjeu est encore bien plus important que cela et que tous les deux ont un rôle capital à jouer dans l’équilibre du monde. Ils se doivent avant tout d’empêcher que le Voile de la Prison ne tombe, et que démons et métamorphoses investissent la Terre, détruisant tout sur leur passage…

On découvre dans ce tome pas mal de réponses aux questions que l’on se posait jusque-là. Les choses deviennent enfin beaucoup plus intéressantes mais pas plus simples pour autant. C’est loin d’être une lecture facile, et il faut vraiment rester accroché, ne pas manquer une phrase pour bien tout saisir et appréhender les différents personnages ainsi que leurs rôles. Car ils sont nombreux et tous ambigus. Les garçons – Zee, Aaz, Raw, Dek et Mal – sont toujours aussi attachants et déroutants, capables d’une grande tendresse envers Maxine et ceux qu’elle aime, puis la seconde d’après d’éviscérer un homme sans aucun état d’âme. Et puis il y a la musique. Ils commentent chaque action avec une chanson appropriée, Bon Jovi arrivant souvent en tête. Grant est juste génial. Un roc solide empli de bonté et de foi en l’humanité. Malgré tout ce qui lui arrive, jamais il ne doute de Maxine et de leur relation. Cette dernière est d’ailleurs très belle, profonde et émouvante. C’est juste la tendresse qu’il fallait pour contrebalancer la rapidité des actions et la violence des exécutions.

Ce qui est sûr, c’est que l’on ne s’ennuie pas un seul instant. Les péripéties s’enchainent à un rythme effréné et nous entraînent à travers l’espace et le temps sans jamais faiblir. Démoniaque est une série qui gagne vraiment à être connue, ne serait-ce que parce qu’elle tranche agréablement avec ce qui se fait ailleurs en Bit-Lit et qui est souvent redondant !