Le marquis mis à nuSally MacKenzie
Sortie le 22 juin 2012
Quatrième de couverture:
À la mort de son frère, Charles Draysmith devient le marquis de Knightsdale et, avec ce titre, hérite de la garde de ses jeunes nièces désormais orphelines. Incapable de s’en occuper seul et soucieux de fuir les assiduités des coureuses de dot, il propose un marché fort pratique à Emma Peterson, la gouvernante des demoiselles. Pour toute réponse, cette dernière lui lance un chien en porcelaine à la tête… Le nouveau marquis devra davantage user de sentiments que de raison s’il veut convaincre la belle rebelle de l’épouser.
Acheter sur amazonAvis de Karen :
Après le duc d’Alvord, c’est au tour du marquis de Knightsdale de se mettre à nu dans ce roman assez plaisant et sans prétention.
Le major Charles Draysmith vient à son grand dam d’hériter du titre de marquis de Knightsdale alors que rien ne l’y prédisposait. Son frère et sa belle-sœur ont en effet été tués lors d’un voyage en Italie, le laissant avec le titre, les responsabilités qui vont avec, et deux orphelines sur les bras. Mais surtout, ce soudain héritage signifie qu’il va devoir convoler au plus vite et mettre en route un héritier, et donc pour cela supporter la horde de pucelles et de leurs mères qui va lui tomber dessus. Aussi, lorsqu’en arrivant au domaine il découvre que la gouvernante des fillettes n’est autre qu’Emma Peterson, son amie d’enfance, la « brindille » qui le suivait partout comme son ombre, il est persuadé d’avoir trouvé la solution à tous ses problèmes. Après tout pourquoi ne pas l’épouser ? Emma cependant n’est pas si facile à convaincre. Folle amoureuse de Charles depuis toujours, elle ne peut se résoudre à ce mariage au rabais. Mais le marquis est bien résolu à la faire plier, quitte à utiliser pour cela tous les arguments à sa disposition, même ceux dont la nature l’a si généreusement doté…
On retrouve dans ce second volet des constantes qui semblent être en fait la marque de fabrique de l’auteure (ou du moins ses goûts) : des héroïnes ingénues, complètement inexpérimentées (certes nous sommes au XIXe siècle) mais surtout complètement ignares en matière de sexe (même à l’âge avancé de 26 ans, Emma ignore comment on fait les bébés et comment se déroulent les relations sexuelles !) ; des couples aussi qui se forment dès les premières pages avec des demandes en mariage ultra-rapides. Mais en même temps pourquoi attendre quand on sait ce que l’on veut… Pourtant, ce tome est bien meilleur que le premier, surtout dans sa seconde moitié. Au début, il ne se passe pas grand-chose si ce n’est les tentatives de séduction de Charles, puis dans la seconde partie, le récit devient plus dynamique, plus vivant, avec davantage de protagonistes et un pseudo-mystère à élucider.
Certains passages sont extrêmement drôles même si je ne suis pas sûre que l’auteure les avaient prévus ainsi. En fait, Emma est si ignorante qu’elle sort des réflexions particulièrement déroutantes et assez ridicules. Du coup, ça en devient comique. Et Charles n’est pas en reste puisqu’il a une très haute opinion de ses atouts physiques… Les personnages secondaires féminins apportent aussi au roman une touche de légèreté et d’humour : c’est tout d’abord lady Béatrice, l’excentrique tante de Charles, puis les dames de la Société pour le Progrès des Femmes qui n’hésitent pas à donner leur avis sur la relation qu’entretiennent les héros, et enfin Claire et Isabelle, les deux orphelines qui complotent pour inciter Emma à se rapprocher de leur oncle.
On a au final un roman plaisant, certes pas extraordinaire, mais qui se lit bien et qui remplit bien son office : nous détendre. Je lirai en tout cas le troisième avec plaisir et, comme on peut le voir dans l’extrait offert à la fin, on retrouvera encore les mêmes ingrédients. Ce sera cette fois-ci au tour du comte, Robbie, de se mettre à nu pour Lizzie…
Quelques citations :
« Une brusque montée de désir rendit une certaine partie de son anatomie, qui n’était pourtant jamais petite, imposante ». (C’est Charles qui se fait cette réflexion à lui-même…)
Une petite discussion de la Société pour le Progrès des Femmes :
« -Il n’y a aucune méprise, mademoiselle, poursuivit lady Béatrice. Charles a besoin d’un héritier et il faut une mère à ses nièces. Qui d’autre pourrait-il choisir ? Passons en revue la concurrence. Lady Caroline…
A ce nom, Miss Esther poussa un cri de goret.
-Miss Oldston.
Rachel Farthington poussa un hennissement.
-Et en plus, elle a des yeux de crapaud, comme toute sa famille, surenchérit lady Béatrice. Cela ne nous laisse plus que Miss Franpton.
-Cette boutonneuse ? Grimaça Mrs Begley. (….)
-Miss Haverford n’est pas trop jeune, répondit Emma. Elle a 17 ans, tout comme Meg et Lizzie. Un âge parfaitement convenable pour se marier.
Lady Beatrice ricana.
-Pas pour Charles. Il s’ennuierait tellement qu’il s’endormirait avant de pouvoir… »
Une discussion entre Emma et Charles :
« -Je suis confuse, milord, dit-elle en levant les yeux tout en restant agenouillée, à retenir Prinny (le chien). Il semblerait que…. Oh ! (son regard se figea sur la serviette. Une énorme bosse semblait avoir poussé du corps de Charles.) Vous êtes-vous démis quelque chose ?
-Que voulez-vous dire ?
-Quelque chose ne va pas, milord. Vous voyez ?
Elle tendit la main vers la protubérance.
-N’y touchez pas ! ..... »
Discussion entre les dames de la Société et Emma :
« -Mais le, euh… l’acte conjugal est quelque chose de très agréable. Savez-vous ce que font un homme et une femme une fois qu’ils se retrouvent dans un lit ?
-Euh…
-Non, personne ne vous en a parlé n’est-ce pas ? Eh bien, les hommes prennent leur, leur… chose, poursuivit Mrs Begley en faisant un geste vague à hauteur de sa taille. Et ils le mettent… là où il doit aller. (Elle ponctua cette dernière phrase d’un autre geste, toujours aussi vague et toujours dans la même zone.)…. »
Et enfin entre Charles et Emma :
« -Charles ? Demanda-t-elle en attrapant ses lunettes. Mais…vous êtes nu ?
-Oui. Vous aussi, ma chère.
Bon sang ! Charles se rendit compte que le regard d’Emma venait de quitter son visage pour se baisser vers son membre viril qui était justement très…viril.
-Était-ce cela que cachait votre serviette, ce matin ?
-Oui, répondit Charles en réprimant un fou rire. En général, je le garde sur moi.
-Mais comment pouvez-vous ranger cela dans votre pantalon ?
-Il se dégonfle si nécessaire, dit Charles en déposant calmement le bougeoir sur la table de chevet. »