MORPURGO Michael - Cheval de Guerre

Cheval de Guerre
Michael Morpurgo

Été 1914. Dans la ferme de son père, en Angleterre. Albert grandit en compagnie de son cheval Joey. Mais les armées se préparent à s'affronter et le destin de Joey est tracé : il devient cheval de guerre. Il vit bientôt l'horreur des combats auprès des Britanniques, des Français, ou du coté des Allemands. Pour lui, il y a pas d'ennemis, seulement des hommes. Joey partage leurs souffrances et leurs peurs et sait leur redonner de l'espoir.

Dans ce roman hors du commun, le narrateur est un cheval. Nous suivons en effet les aventures de Joey, narrées à la première personne, entre 1912 et 1918, en plein Première Guerre Mondiale donc.

En 1912, Joey est un poulain qui n’a jamais été approché par les hommes. Lors d’une foire, il est séparé de sa mère et acheté par la famille Narracott qui possède une pauvre ferme dans le Devon. Là, il se lie d’amitié avec Albert, 13 ans, le garçon de la famille. Ils grandissent ensemble et nouent une relation profonde et indéfectible. Mais en août 1914 éclate la Grande Guerre et le père d’Albert est obligé de vendre Joey à l’armée pour payer l’hypothèque de sa ferme. Albert est anéanti et jure de le retrouver quoi qu’il en coûte. Joey est ensuite emmené en France où il servira tout à tour dans la cavalerie dans l’armée anglaise, puis au transport des blessés et des canons dans l’armée allemande. C’est à ce moment-là que son meilleur ami, Topthorn, un autre cheval avec qui il a fait ses armes, meurt suite au travail harassant qui leur est demandé. Livré à lui-même, Joey se retrouvera au cœur de l’enfer de la guerre, dans le no man’s land, coincé par des barbelés….

A travers le regard d’un cheval, Michael Morpurgo a parfaitement réussi à rendre l’atmosphère de la Grande Guerre, son quotidien et ses absurdités. Joey, tout comme les soldats, souffre de la faim, de la soif, du froid, de la boue, du bruit assourdissant des mitrailleuses et des obus, de la mort de ses camarades, de l’absence des proches… En nous présentant une vision animale donc neutre de ses différents propriétaires – Albert, le capitaine Nicholls, Warren, Emilie…-, il montre toute l’absurdité des horreurs commises et des mentalités. Anglais, Français ou Allemands c’était la même chose. Mais c’est aussi et surtout une vision particulièrement émouvante sur une amitié entre un jeune homme et un cheval. C’est poignant et on ne peut y rester indifférent. J'ai adoré suivre les aventures de ce cheval, véritable héros de guerre!

Le roman a été adapté au cinéma de façon magistrale par Steven Spielberg, qui en a gardé la trame et l’esprit.
Un livre à lire et un film à voir d’urgence, et dans cet ordre de préférence !