CLARKE Cat - Revanche

Cat Clarke

Collection R

Sortie en octobre 2013

Jusqu'où irez-vous pour connaître la vérité ?

Kal et Jem sont inséparables. Jem aime secrètement son meilleur ami, qui serait l'homme idéal s'il ne préférait pas les garçons... A la fin d'une soirée d'ivresse chez des amis communs, Jem rentre seule chez elle, Kai demeurant étonnamment introuvable. C'est le lendemain que tout bascule : la jeune fille reçoit un email de la part de ce dernier, avec en pièce jointe une vidéo de lui en compagnie d'un garçon qu'il a trouvé postée sur internet. Cette vidéo compromettante est très vite partagée par tout le lycée et Kai reçoit une salve de mails agressifs qu'il ne peut bientôt plus supporter. Lui qui n'avait pas encore fait son coming out finit par craquer et se suicide... A la suite de ce drame, Jem prend alors trois résolutions : découvrir la vérité, venger son ami et se suicider elle aussi. Les tiendra-t-elle ?

Un "Refuge" pour les jeunes victimes d'homophobie

Fondée en 2003 par Nicolas Noguier, l'association Le Refuge accueille des garçons et des filles de 18 à 25 ans exclus du domicile familial du fait de leur homosexualité ou de leur transexualité.
L'association, qui dépend pour moitié des dons et pour l'autre de subventions, dispose d'appartements-relais et de places d'hôtel en Ile-de-France, à Marseille, à Lyon et à Montpellier.
L'antenne de Paris, ouverte en 2008, héberge ainsi vingt-et-un jeunes "de 20 ans en moyenne" pour une période de six mois, le temps d'essayer de trouver un travail et un logement.
Le Refuge propose également un accompagnement social et psychologique, ainsi qu'une ligne d'urgence : 06 31 59 69 50.

Un récit bouleversant, magnifique mais incroyablement oppressant. Une histoire qui nous broie le cœur tant la douleur des personnages est forte, devient nôtre et ne nous laisse aucun répit. Mais en même temps c’est tellement plus que ça…

Revanche, c’est avant tout l’histoire d’une profonde amitié, celle qui unit Jem et Kaï depuis leur plus tendre enfance. Voisins, amis inséparables, confidents, c’est plus que de l’amitié, c’est de l’amour, le vrai, celui qui résiste à toutes les épreuves et qui existe en dehors de toute considération romantique. Sauf que du côté de Jem la frontière n’est pas si marquée. Elle aime non seulement Kaï, mais elle en est aussi amoureuse, persuadée que c’est Le Bon, celui qu’on attend toute sa vie. Mais Kaï est gay et il ne sera jamais à elle de cette manière. Tant pis, tout ce qu’elle peut recevoir de lui suffit. Il est « assez, plus qu’assez même ». Jusqu’à ce jour terrible où une vidéo intime de Kaï avec un autre garçon circule dans tout le lycée et le pousse au suicide.
Jem est anéantie, brisée et pense même à en finir avec la vie à son tour, lorsque Kaï lui fait un dernier cadeau : on lui dépose un paquet de lettres qu’elle devra ouvrir une par mois, jusqu’à ce que cette dernière année de lycée finisse. Forte des premiers mots de Kaï, Jem se redresse et décide de mener l’enquête afin de faire payer les coupables…

On ne peut qu’être touché au plus profond de nous même par la profondeur des sentiments qui unissent Kaï et Jem, et a contrario par l’ampleur de la détresse qui étreint la jeune fille lorsque son meilleur ami disparaît, l’abandonne. C’est notre meilleur ami qu’on a l’impression d’avoir perdu. On a la gorge nouée durant tout le récit et les larmes qui ne peuvent s’empêcher de couler à chaque lettre qui nous est dévoilée. Elles sont juste magnifiques et constituent une dernière preuve d’amitié. Chaque phrase sonne juste et nous émeut d’une façon incroyable. Elles sont écrites non pas pour expliquer son geste mais entièrement pour elle, parce qu’il sait le mal qu’il lui a fait, parce qu’il se doute de son état, parce qu’il veut continuer à veiller sur elle, même du fond de la tombe, et faire en sorte qu’elle recommence à vivre. Une vie différente, une vie où elle pourrait s’épanouir et qui sait se découvrir. Entre des serments d’amitié et d’amour, il lui distille alors des conseils, lui lance des défis, lui insuffle la vie tout simplement. Mais si Jem s’accroche à chaque mot, accepte de suivre ses directives, d’abandonner son total look emo, elle refuse pour autant de passer à autre chose. Elle préfère se concentrer sur sa revanche, une revanche destructrice qui pourrait bien tout gâcher. Car la vengeance n’arrête pas la douleur. Elle ne comble pas le manque, la perte. Au contraire, elle attise la souffrance.

J’ai rarement lu un récit aussi intense. On ressent avec une acuité particulière la douleur des personnages mais surtout on y rajoute en tant que spectateurs extérieurs de l’angoisse, une terrible angoisse qui ne nous lâche pas du début à la fin. Cat Clarke sait la distiller comme personne. Je l’avais déjà ressentie pour Cruelles, mais là on passe très nettement à un stade supérieur. Ça devient même plus qu’une simple angoisse, c’est oppressant, limite dérangeant. On est gêné, mal à l’aise, on a la boule au ventre et on se surprend à prier pour que sa souffrance cesse au plus vite et que tout se termine bien.
Et puis la fin arrive, brutale, nous laissant complètement hébétés.

Un roman d’une force incroyable, qui se ressent plus qu’il ne se lit, qui nous fait pleurer pendant et après, mais aussi incroyablement beau et vrai. Un roman qui sublime l’amitié avant tout.

Il y a des livres qui passent dans votre vie sans y laisser d'images, de souvenirs, et de traces...Et il y a ceux qui sont imprégnés à tout jamais dans votre mémoire...
Lees livres de Cat Clarke font partis de cette seconde catégorie, ils passent et s'inscrivent là afin de vous pousser dans vos limites, vos questions existentielles, et vos idéaux.
Cat Clarke doit être obsédée, attirée par l'adolescence, cette phase de la vie ou les émotions sont décuplés, et ou on se trouve piégé entre l'enfant et l'adulte , ou il n'y pas de limites, pas de remords, pas de conscience.....

Une fois encore elle aborde ce sujet  en y ajoutant deux autres tabous, l'homosexualité, et le suicide.
Des sujets douloureux, délicats, qui nous obligent à nous arrêter et à réfléchir.

Jem et Kai sont deux amis aux paradoxes l'un de l'autre, chacun trouvant en l'autre une force pour avancer continuer dans la vie..Jem aimerait certainement un amour différent entre eux, mais Kai est homosexuel, elle ne peut donc qu'être à ses côtés et l'aimer comme ami.
Ils n'ont aucun autre ami, ils vivent dans leur bulle, se fichant des autres, des codes de la société, des lois du lycée,et de toutes ces règles qui régissent le monde des ados.
Puis tout s'écroule, une vidéo est passée sur le net, révélant l'homosexualité de Kai, enchaînant une vague de haine et de cruauté de la part des autres. Kai ne se sent pas la force de se battre, et malgré tout l'amour autour de lui, de ses proches il met fin à ses jours.
Jem doit donc réapprendre à vivre malgré cette épreuve, malgré sa solitude, espérant une seule chose rejoindre au plus vite son ami pour l'éternité.
Malheureusement elle devra attendre, Kai à tout prévu, chaque mois elle devra ouvrir une lettre, un message de Kai, une demande de sa part, espérant certainement redonner le gôut de la vie à Jem, espérant qu'elle focalisera son esprit sur son avenir, et non sur sa perte...

On assiste donc durant 500 pages à l'après Kai, à la nouvelle vie de Jem, à la souffrance qu'elle traîne.
Elle va tout mettre en oeuvre pour venger son ami, et juger à sa façon ses "meurtriers".
Pour ça elle est prête à tout, même à bousculer ses propres limites de tolérance.
Le soucis c'est qu'elle ne sait pas qu'en chemin, sur cette quête de justice, elle va se découvrir elle même, découvrir d'autres choses, d'autres émotions cachées au fond d'elle même.

On est partagé par deux choses :
découvrir son plan machiavélique et assister à la perte de ces gens...
découvrir une nouvelle facette de Jem et assister à sa métamorphose.
On aimerait qu'elle découvre un autre amour, une autre façon de sourire, de s'amuser, et par moment, je me disais " ça y est .."

On assiste également à tous ces sentiments chez les ados qui sont sans limites, sans pitié...
Ils agissent sans se rendre compte des répercutions de leurs actes, il n'y a pas de juste milieu pour eux, soit on aime, soit on déteste, et si on déteste alors prenez garde i n'y a pas de barrières pour voir celui d'en face s'écrouler à Terre....

Des personnages poignants,une Jem qui se débat dans la vie, avec qui on respire, pleure, hurle,qui nous fait voyager dans un tout autre monde...
Une lecture fluide, simple, un récit touchant et poignant...
Une fin terrible, mais comme toujours chez Cat larke, pas de Happy end, pas de sourire , juste des larmes et un flot de désolation et e remords pour nos héros...

UN très bon moment de lecture comme toujours, un roman dévoré en quelques heures à peine, et malgré la fin, des questions toujours au fond de moi, et un drôle de sentiment que je ne saura expliqué...

Un livre à découvrir...

Un roman coup de poing qui ne laisse pas indifférent. C’est mon premier Cat Clarke et parait-il, elle joue sur cette même ligne directrice dans tous ses romans : des sujets sensibles, le mal être des adolescents, l’intolérance, la mort… Ai-je aimé ? Oui, la thématique est forte, la lecture est très fluide et prenante et les personnages attachants. Ai-je détesté ? Oui, j’ai détesté ce que l’auteure m’a fait ressentir : injustice, tristesse, colère et frustration, et le fait qu’elle est jouée avec mon empathie. Le genre de roman où l’on vous broie le cœur, où l’on ne vous laisse aucune chance de vous relever, le genre de roman qui vous hante plusieurs jours après sa lecture.

Jem et Kaï sont amis depuis leur plus jeune enfance, on peut même dire qu’ils sont isolés dans cette amitié unique, plus particulièrement Jem, qui en secret est amoureuse de Kaï depuis des années. Le problème, c’est que le garçon aime les garçons, alors Jem se satisfait de cet amour platonique qui ne sera jamais comme elle aimerait. Lors d’une soirée, Kaï est filmé avec un autre garçon dans une situation très intime, la vidéo est diffusée auprès des autres lycéens et les réactions sont violentes. Kaï reçoit d’innombrables mails l’insultant, des réactions incompréhensibles qui auront raison de son envie de vivre. Kaï met fin à ses jours. Dévastée, Jem décide de venger son meilleur ami. Elle change de look, cherche les responsables pour les faire payer et surtout prévoit de se tuer un an jour pour jour après la mort de Kaï. Ce dernier lui a laissé douze lettres, une lecture par mois, une année à survivre…

Il est difficile de rédiger un avis sur ce roman sans prendre le risque de dévoiler des clés de l’intrigue. Alors que dire ?

C’est un roman surprenant, original et pour une fois un roman young adult qui vous fait profondément réfléchir. La thématique de l’homosexualité chez les plus jeunes semblent un sujet prisé dernièrement et qui plaît beaucoup au lecteur. Ici, l’auteure a choisi de traiter le sujet de manière assez réaliste, sombre et funeste, malheureusement, l’homosexualité quand vous avez seize ans n’est pas forcément quelque chose de facile à vivre à moins d’avoir des proches (familles et amis) qui vous soutiennent bec et ongle et d’être plutôt bien dans sa peau. Kaï n’a pas cette chance et va très mal vivre les persécutions dont il sera l’objet une fois son homosexualité révélé. Le personnage de Kaï, malgré son suicide dès les premières pages est très présent tout au long du roman, son fantôme plane et sa personnalité illumine. Il laisse une douzaine de lettres à Jem, des lettres sensées aider la jeune fille à faire son deuil, à se prendre en main et à sortir plus forte et plus heureuse de cet événement qui l’a brisé. Des lettres qui reflète la relation fusionnelle qui liait les deux personnages, des lettres courtes mais pleines de l’aura de Kaï, d’humour, d’amitié, de tendresse et d’amour. Alors que Jem prévoyait de rejoindre son ami, l’arrivée inopportun de ces lettres vont l’obliger à survivre au moins une année supplémentaire, une année où la jeune fille médite et prépare sa vengeance pour le mal qu’on a fait à Kaï.

Le roman est donc avant tout une histoire de vengeance. Revanche, le mot a un sens un peu trop gentil par rapport au contenu du roman. Il aurait du s’appeler vengeance car Jem va très loin pour nuire aux coupables. C’est d’ailleurs très perturbant. Alors qu’elle décide de trouver ceux qui ont fait ça, elle reçoit une lettre anonyme qui accuse trois garçons populaires du lycée, Jem décide de s’en approcher pour frapper plus fort au cœur du groupe, pour cela elle a un plan. Ce qu’elle n’avait pas forcément prévu, c’est de ressentir de l’amitié voire de l’amour, mais elle reste très froide, têtue, il faut maintenir le cap sur le plan, et dans le déni, refuse d’admettre certains sentiments et certaines preuves d’amitié des autres. Ces gens sont populaires, ont fait du mal à Kaï et ne peuvent donc pas être biens, elle est enfermée dans ses idées et les stéréotypes de chacun et malheureusement cela va l’aveugler au plus haut point. Jem est un personnage assez complexe, qui se pose beaucoup de questions tout au long de l’histoire, qui joue double jeu et le joue très bien, peu à peu la vengeance la transforme mais pas dans le bon sens du terme, la bêtise prend parfois le pas sur sa lucidité, elle se perd dedans et en paiera chèrement les conséquences.

Du côté du style, l’auteure joue avec nos sentiments, les lettres personnalisées tant sur la forme que le contenu, dès la première on ressent la peine, le mal être mais aussi l’amour de Kaï pour Jem, il n’y a pourtant rien de particulier d’écrit, c’est juste du ressenti, il n’est pas utile d’écrire de grande prose pour faire transmettre de puissantes émotions qui vous ébranlent. On amorce donc notre lecture et l’on se dit « Ok, prépare – toi, elle tape fort là où ça fait mal ! ». Parce que l’auteure, sans écrire de manière très soutenu bien au contraire, c’est assez familier et loin de la grande littérature, n’en finit pas de vous envoyer dans le précipice des sentiments, en un mot elle vous déchire, vous brise et anéantit tous vos espoirs. On dévore ce roman parce qu’on veut savoir comment cela va finir, bien ? Mal ? Ah, je ne vous dirais rien mais sachez que la fin est assez surprenante, un événement se passe et c’est le drame. Et que dire des deux derniers chapitres… Ils vous mitraillent sur place !

En bref, un roman qui fait mal sur des sujets adolescents très actuels : l’homosexualité, l’humiliation, le rejet et la différence. Personnellement, j’ai fini ma lecture sur une note d’amertume car en tant que parent, on se dit que nos enfants pourraient subir la même chose et c’est assez effrayant.