Vampire Academy : Blood Sisters

Vampire Academy : Blood Sisters

Réalisé par Mark Waters

Avec Zoey Deutch, Lucy Fry, Danila Kozlovsky, Olga Kurylenko, Gabriel Byrne, Sarah Hyland, Joely Richardson, Cameron Monaghan, Sami Gayle, Claire Foy, Ashley Charles

D'après la saga phrénomène de Richelle Mead

Sortie le 5 mars 2013

Rose et Lissa ont toujours été inséparables. Elles pourraient être comme toutes les jeunes filles de leur âge, mais Lissa est une princesse vampire Moroï que Rose est chargée de protéger. Pour avoir fugué de l'académie, les deux amies sont punies et Rose est désormais surveillée par le très strict Dimitri.
Sa condition devient encore plus compliquée à gérer lorsque son attirance pour son mentor grandit...
Alors que Lissa hésite à assumer ses fonctions royales, ses ennemis préparent dans l'ombre un plan pour la détruire et éteindre sa lignée...

La première réflexion qui vient en sortant de Vampire Academy, c’est que c’est un beau gâchis. Un gâchis à cause de l’énorme potentiel de cette adaptation qui avait tout pour être parfaite et qui au final est plutôt décevante. Etrangement aussi, en sortant, ce qui revenait le plus souvent c’est que « c’est moins pire que ce à quoi on s’attendait ».

Et la faute en revient entièrement en premier lieu à une promotion débilitante qui n’a absolument rien compris à l’esprit de la saga et qui a réussi en l’espace de 2 minutes – la première bande annonce – à doucher l’enthousiasme de toute une génération d’amoureux de la série de Richelle Mead.
Quand l’annonce du film a été faite et que le casting est tombé, nous étions tous tellement rassurés, enthousiastes et plein d’espoir. Durant le tournage, nous avons suivi et relayé la moindre information, persuadé que nous tenions enfin là une future bonne adaptation – ce qui, il faut bien l’avouer est rare en ce moment. Les acteurs étaient tous sympathiques et porteurs d’espoir et on a vraiment pris plaisir à les suivre à cette époque.
Puis la première bande annonce est tombée, suivie par les photos promotionnelles et les affiches, ça nous a tous plombés et on a fini par suivre la promotion de très loin en ne s’attendant plus à grand-chose du film, et cela, malgré les dénégations de Richelle Mead et son soutien sans faille à l’équipe de production.

Et au final, oui c’est moins pire que ce que la promotion laissait présager. C’est même assez mignon et sympathique et on peste de voir qu’il n’aurait pas fallu grand-chose pour que le film soit très bon. L’esprit de la série est respecté, tout comme l’histoire dans ses grandes lignes. C’est à la fois sombre, émouvant, tortueux et drôle et caustique, comme le livre.
Les acteurs sont très bons – enfin quasiment tous (j’avoue avoir eu beaucoup de mal avec Kirova qui surjoue et qui est à des années lumières de ce que j’imaginais pour le personnage). Zoey Deutch surtout est parfaite en Rose, c’est elle, du début à la fin, à la fois agaçante – notre chère Rose tête à claques – et attachante par sa loyauté sans faille, sa combativité et sa capacité à reconnaître ses erreurs. Lissa est pas mal aussi, un peu moins gracieuse peut-être que son homonyme littéraire, mais rien de gênant. Danila Kozlovsky en Dimitri est une petite déception, mais ce n’est pas entièrement sa faute. Comment l’équipe du film a-t-elle pu l’affubler de ce brushing et de cette mèche sur le côté absolument ridicules. On a eu beau le voir dans les premières images, on a vraiment du mal à passer outre. Son accent russe est là, les principales répliques du roman sont là également, mais on ne s’y laisse pas prendre. Ce qui était complètement craquant dans le roman nous passe un peu au-dessus ici : sa première apparition quand il décline son nom, son Roza, la scène du collier –ridicule !-, ses aveux de la fin… Il manque définitivement de charisme dans le film alors qu’il en a dans la vie réelle. Et sa relation avec Rose manque clairement d’intensité alors qu’elle transparaît à chaque page dans le roman. Dommage. Mais la vraie révélation du film c’est Dominic Sherwood en Christian Ozera. Juste Whaouah ! Il interprète son rôle à la perfection et vole clairement la vedette du film à Dimitri. On comprend mieux pourquoi il a été placé au centre de la promotion. Idem pour Sarah Hyland en Nathalie qui apporte une véritable fraîcheur au film. De même pour les décors qui sont parfaits, c’est le St Vladimir qu’on imaginait.

Alors pourquoi une telle déception ? Tout simplement à cause du montage raté. Le film n’est qu’une succession de scènes importantes juxtaposées les unes à la suite des autres, sans véritables transitions et sans temps morts. Tout est extrêmement rapide et on a à peine le temps d’assimiler ce qu’il vient de se passer qu’on passe à la suite avec une scène toute aussi importante. Le film aurait appelé à être plus long, non pas pour rajouter d’autres tableaux mais juste pour soigner les transitions. Et avec cela, on aurait vraiment eu quelque chose de bon, quelque chose qui aurait plu, et un espoir pour une suite !

Alors oui il faut aller voir le film parce qu’il le mérite malgré tout, ne serait-ce que pour les possibilités qu’il offrait et pour les acteurs qui ont joué le jeu et qui le méritent. Et on passe un bon moment malgré tout et ce serait dommage de s’en priver juste parce que nous avions d’énormes attentes. Et parmi ceux qui nous accompagnaient, ceux qui ne connaissent pas le livre ont beaucoup apprécié en général et n’ont pas été déçus.
Par contre, si vous n’avez pas encore lu le roman, jetez-vous dessus et sur la série dans son entier, elle vaut vraiment le coup. C’est incontestablement l’une des meilleures séries YA qu’on ait pu lire ces dernières années !