Nous avons eu la chance incroyable de rencontrer Keri Arthur, l’auteure des sagas à succès
Riley Jenson et
Risa Jones, toutes deux publiées chez Milady. Pendant une heure, l’auteure australienne a répondu avec enthousiasme et bonne humeur à toutes nos questions, avant de nous retrouver en fin d’après midi pour un cocktail dans les locaux de Milady.
C’est la deuxième fois que Keri vient à Paris, puisqu’elle est venue trois semaines au mois d’août avec sa famille et elle a adoré. Elle est ravie de pouvoir revenir même pour deux jours avant de retourner en Angleterre où elle participe au festival de la Fantasy de Brighton.
Keri s’est montrée très timide, réservée, mais ô combien souriante et adorable. C’était très touchant de voir cette grande dame de la Fantasy Urbaine aussi humble, humaine et accessible. Nous avons passé un excellent moment dont on se souviendra longtemps….
Qui est Keri Arthur ? Que dit son site…
Une biographie non-officielle d’abord…
Keri et née et a grandi à Melbourne en Australie. Là, elle a grandi aux côtés de dragons, elfes, vampires, loups-garous, métamorphes et discutait même avec des chevaux. Ce qui inquiétait grandement sa famille. Ils font d’ailleurs toujours partie de sa vie et elle envisage même de leur laisser une chambre chez elle. Quand elle n’est pas sur son ordi, on peut la trouver à la gym, assise devant la télé, ou en train de promener ses deux chiens.
Qu’en est-il de la biographie officielle …
Keri Arthur, auteure de la série Best Seller Riley Jenson, a écrit plus de 28 romans. Elle a reçu plusieurs nominations dans la catégorie meilleure romance paranormale contemporaine aux Romantic Times Awards, ainsi qu’un prix pour l’ensemble de sa carrière dans la Fantasy Urbaine (toujours des RTA). Elle vit aujourd’hui avec sa fille à Melbourne, en Australie.
Elle a travaillé dans la météorologie ainsi que dans la pâtisserie, en tant que chef. . Aujourd’hui, elle se contente d’être écrivain et maman à temps complet. Et c’est déjà beaucoup…
Keri s’est cependant présentée à nous comme étant seulement avant tout une auteure australienne de Dark Fantasy urbaine qui vit aujourd’hui entièrement de sa plume.
Ses spécialités pâtissières ? (Ne nous demandez pas comment on en est arrivé à discuter de ça…) : Les Scones anglais, les millefeuilles, et la mousse au chocolat. La spécialité australienne : le pavlova, un dessert à base de meringue...
Sa journée typique ? Elle la trouve très ennuyeuse… Elle se lève le matin, elle lit ses mails pendant le petit déjeuner, promène ses chiens, fait de la gym, déjeune et ensuite se pose à son bureau pour écrire toute l’après midi, à hauteur en général de 5 pages par jour. Il lui faut donc en moyenne 3 mois pour écrire un livre. Voilà le secret de ses 28 romans en 12 ans. Juste impressionnant…
Du coup malheureusement, elle n’a plus beaucoup de temps pour lire et le regrette profondément. Mais quand elle lit c’est toujours en dehors de son genre pour ne pas se laisser influencer. Elle adore ainsi la Romance Régence, à commencer par les romans d’Anne Gracie, Australienne elle aussi. Elle adore aussi Julia Quinn.
Elle regarde également énormément la télé, et raffole des séries et des films d’action le soir. Elle voit en ce moment
Black List, Heaven, Sleepy Hollow, NCIS, NCIS LA, Sherlock Holmes… Pas trop de séries fantastiques. Pour
Game of Thrones par exemple, elle a raté la moitié de la première saison parce que ça a changé de chaîne en Australie et elle n’a pas eu le temps de rattraper son retard. Par contre, sa fille en raffole.
Elle a toujours eu envie d’écrire et surtout de la fantasy. Elle en lisait depuis toujours et un jour un de ses auteurs préférés a tué son personnage favori et du coup elle a réécrit l’histoire pour que ce personnage vive. C'est ainsi qu'est née
sa passion pour l'écriture...Qu’en est-il de l’accueil fait en Australie de la Fantasy et de la Romance ? Est-ce aussi considéré comme un sous-genre de la littérature ?Les lecteurs australiens sont très friands de Fantasy et de romance, mais ce sont les éditeurs qui étaient très frileux jusqu’à à peu près deux ans. Pendant très longtemps ils ont importé des romans des États Unis principalement pour satisfaire ce lectorat sans proposer de littérature australienne propre. D’ailleurs on peut voir la même évolution dans la visibilité de ces romans. Jusqu’à très récemment on les trouvait au fin fond des librairies dans un tout petit rayon caché. Surtout pour la Romance. Ce n’était pas considéré comme de la « vraie » littérature. Aujourd’hui par contre, des librairies spécialisées en romance ce sont créées et connaissent un immense succès. Du coup les éditeurs commencent à voir le potentiel de ces genres et y voient un filon à exploiter. Quelle chance ! Nous sommes jaloux…
Romance Paranormale ou Fantasy Urbaine. Que préfère-t-elle vu qu'elle a écrit les deux ? Elle a commencé sa carrière en écrivant de la Romance Paranormale avec 12 livres à son actif, tout simplement parce que c’était le genre à la mode et qu’il n’y avait pas de demande pour la Fantasy Urbaine. Mais au final elle préfère de loin la Fantasy Urbaine et a été plus que ravie d’écrire enfin ce qu’elle aime en y insérant toute la violence et tout le sexe qu’elle désire sans qu’elle soit arrêtée par des codes et des barrières de genre. Elle ne reviendra donc sans doute jamais plus à la Romance Paranormale parce que ce n’est pas ce qui lui correspond, même si le genre a évolué aujourd’hui aussi bien en matière de violence que de sexe.
Quel est son avis sur le livre numérique ? Considère-t-elle que ça marque à terme la mort du livre papier ? Pas du tout ! Les gens avaient dit la même chose quand la télé est arrivée en disant que ça signifierait la fin du cinéma. C’est la même chose pour le numérique. Les livres numériques vont prendre de plus en plus de parts de marché mais vont coexister avec les livres papiers qui continuent et qui continueront d’avoir la faveur de nombreux lecteurs. D’ailleurs certains lecteurs varient de plus en plus les deux lectures. Elle prend l’exemple de sa fille qui a 24 ans aujourd’hui et qui a grandi toute sa vie avec des ordinateurs et qui pourtant continue d’acheter ses auteurs préférés en format papier et qui a une liseuse mais s’en sert à peine. Et les gens qui lisent surtout en numérique continueront toujours d’acheter leurs auteurs préférés en format papier pour pouvoir les conserver de façon concrète auprès d’eux.
Keri Arthur fait partie d’un groupe appelé
les Deadline Dames. Qu’est-ce donc ? Il s’agit d’un groupe de 9 auteures de Fantasy Urbaine dont elle fait partie et qui se sont rencontrées car elles ont le même agent. Et elles ont décidé de créer un blog en commun pour échanger et promouvoir la Fantasy Urbaine. Il y a Jackie Kessler, Jenna Black, Karen Mahoney, Rachel Vincent, Devon Monk, Rinda Elliott, Toni Andrews et Lilith Saintcrow.
Elles ont un
site dédié.
Keri considère que le rôle d’un auteur n’est pas seulement d’écrire mais d’œuvrer pour encourager à la lecture et promouvoir ses genres de prédilection. Chaque année elle participe ainsi aux conférences données par l’ARRA, l’Australian Romance Readers Association (l’équivalent des RWA).
Parlons de Riley et Risa maintenant…Alors qu’elle écrivait essentiellement de la Romance Paranormale, elle a eut envie d’écrire l’histoire d’une héroïne forte, kick-ass, une vraie warrior, qui n’a pas peur du sexe non plus. Elle n’était pas sûre de pouvoir le faire, puis elle a lu un article sur le clonage qui disait qu’on pourrait bientôt cloner sa propre grand-mère, ce qui l’a fait flipper. Elle a réuni les deux idées et ainsi était née Riley Jenson. Au départ seul un livre était prévu, puis il y en a eu 3, puis 6 et enfin 9.
Dans les trois premiers tomes de Riley Jenson, il y a énormément de scènes de sexe, scènes qui prennent souvent le pas sur l’intrigue générale. Puis à partir du 4e tome un changement radical s’est dessiné par rapport à cela. Pourquoi ce changement ? Parce que tout simplement Riley a évolué en tant que personnage. Au début, elle était libérée et facile, puis les choses ont commencé à se complexifier autour d’elle et il lui a fallu gagner en maturité. En même temps, c’était trop difficile d’insérer des scènes de sexe en plein milieu de scènes d’action. Impossible de dire « Stop je fais une pause sexe et je reviens » ! C’est dont bien un choix délibéré de la part de Keri Arthur et non pas une réponse aux critiques virulentes qui avaient été faites à l’encontre des scènes de sexe. Et à ce sujet, Keri pense que tous les auteurs doivent ignorer les demandes et les commentaires des lecteurs, et de rester fidèles à leur vision première des personnages et de l’intrigue. Elle lit tous les commentaires et tous les mails qu’on lui envoie, elle y répond mais ne change pas son histoire en fonction de cela.
Il n'y a pas de raison particulière à la transformation de Riley en mouette, elle voulait juste trouver un animal original...
Le personnage de Quinn provient complètement de son imagination très fertile, et n’a aucune base réelle ou imaginaire. Elle n’a pas de personnage masculin préféré dans ses romans. Elle les aime tous et à a chaque fois un coup de cœur pour celui dont elle est en train d’écrire l’histoire. Parce que c’est tout simplement déloyal de penser à quelqu’un d’autre à ce moment là. Mais son personnage masculin préféré de tous les temps c’est sans conteste Aragorn dans
le Seigneur des Anneaux. La scène où il pousse les portes au ralenti est juste jouissive… On ne peut qu'approuver….
La série de Riley s’est arrêtée au tome 9 tout simplement parce qu’elle sentait que c’était la fin et que Riley n’avait plus rien d’intéressant à rajouter. Elle avait assez torturé la pauvre femme qui méritait enfin sa fin heureuse. Elle aurait pu la continuer mais ça aurait signifié d’une certaine manière la mort de la série en y rajoutant des choses superficielles juste pour la faire vivre. Chaque auteur doit savoir quand s’arrêter et faire en sorte que cela soit à un moment d’apothéose. Qu’importe les demandes des lecteurs et de son éditeur (très virulentes !). Donc non elle n’écrira jamais de suite à Riley.
Pourquoi avoir choisi Risa pour le spin off de Riley et pas un autre personnage ?
Elle ne l’a pas choisie : c’est Risa qui l’a exigé. Au départ, la jeune femme devait faire une simple apparition et disparaître après le tome 3 mais elle a passé son temps à revenir et à exiger d’être plus importante, jusqu’à avoir sa propre série.
Si 3 tomes de Risa Jones sont parus à ce jour en France, 6 sont sortis déjà en VO. Le 7e qu’elle est en train d’écrire sera le dernier.
Étant à moitié louve est ce que Risa a-t-elle aussi une âme sœur ? Et non ! Son côté louve ne prédomine pas assez pour ça…
Le collier de Keri, directement inspiré de Risa Jones... Nous n'avons pu nous empêcher de remarquer que les vampires dans ses séries ont une hygiène déplorable. Et c’est voulu ! Tout simplement parce que les vampires étaient d’anciens humains, et comme chacun sait, les humains et l’hygiène ne font pas toujours bon ménage…
Keri a écrit de nouveaux romans qui proposent un panel très large
de nouvelles créatures fantastiques, comme des phénix dans
Fireborn, ou une héroïne mi-elfe mi-sirène dans
Harri Phellecki…. Est-ce une volonté délibérée d'élargir l'éventail de créatures fantastiques qu'on propose habituellement aux lecteurs ? Est-ce un challenge aujourd'hui d'écrire du paranormal en sachant tout ce qui a pu être déjà publié et en parvenant malgré tout à capter l'intérêt du lecteur ? Oui, incontestablement pour Keri. Les vampires et les loups-garous seront toujours populaires mais il faut savoir proposer autre chose. C’est important d’être original. Et ça ne peut faire que du bien à la Fantasy Urbaine de proposer de nouvelles créatures. C’est la seule manière de conserver l’intérêt des lecteurs. Et puis comme auteur aussi, c’est important d’écrire des choses différentes et de garder son propre intérêt intact.
Moi, Amandine de Place to Be et Angel, autour de Keri Arthur
Nous avons mené l'interview ensemble... Keri a accepté ensuite avec le sourire de dédicacer TOUS nos romans, et ils étaient nombreux…
Nous nous sommes tous retrouvés enfin dans une ambiance conviviale pour partager Champagne et canapés et continuer de discuter avec cette auteure – on ne le dira jamais assez – incroyablement gentille et disponible.
Un grand merci à Milady pour avoir organisé cet événement et nous avoir permis d’y assister. MERCI !