JAMES E.L. - FIFTY SHADES - Tome 1 : Cinquante nuances de Grey

Cinquante Nuance de Grey
E.L. James

Sortie en poche le 5 février 2014

Romantique, libérateur et totalement addictif, ce roman vous obsédera, vous possédera et vous marquera à jamais.

Lorsqu’Anastasia Steele, étudiante en littérature, interviewe le richissime jeune chef d’entreprise Christian Grey, elle le trouve très séduisant mais profondément intimidant. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier – jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille et l’invite à un rendez-vous en tête-à-tête.
Naïve et innocente, Ana ne se reconnait pas dans son désir pour cet homme. Quand il la prévient de garder ses distances, cela ne fait que raviver son trouble.
Mais Grey est tourmenté par des démons intérieurs, et consumé par le besoin de tout contrôler. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, Ana découvre ses propres désirs, ainsi que les secrets obscurs que Grey tient à dissimuler aux regards indiscrets…


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Petite parenthèse: chronique réalisée sous influence , en écoutant Spem In Alium (Thomas Tallis) car, comme les livres, il est des musiques qui prennent possession de nous et nous hantent …
Ecouter Spem In Alium
Tout ou presque a déjà été écrit sur le phénomène Fifty Shades of Grey et c’est non sans appréhension que j’attendais la sortie en français de ce livre que j’avais adoré, malgré ses écueils, un an plus tôt. Et autant le dire tout de suite, c’est une très bonne surprise : le travail de traduction est épatant, rendant le livre bien plus agréable que sa version VO. C’est assez rare pour être souligné !

Anastasia Steele, future diplômée en littérature est aussi jolie que gentille et c’est pour aider Kate, sa meilleure amie, qu’elle se retrouve un beau jour à interviewer le mystérieux Christian Grey. Maladroite et intimidée, elle est complètement déstabilisée par ce jeune et charismatique chef d’entreprise à la réussite éclatante. Autoritaire, dominateur, secret, sûr de lui, arrogant, Christian Grey la séduit autant qu’il l’effraie, la laissant rougissante et mal à l’aise à la fin de leur rendez-vous. Mais intrigué et charmé comme jamais par Anastasia, le jeune homme veut la revoir ou plus exactement la veut tout court mais à des conditions plutôt déroutantes. En effet, Christian a des envies et des besoins différents des autres hommes. Hanté par un passé que l’on pressent monstrueux, son besoin de tout contrôler est poussé à l’extrême et ce n’est pas une petite amie qu’il voit en la jeune femme mais sa future Soumise. Naïve et innocente, Anastasia ne connait rien du sexe et encore moins des rapports Dominant/Dominé, des jeux SM, elle pénètre dans un monde totalement inconnu, à l’aura sulfureuse. Jusqu’où sera-t-elle prête à aller pour cet homme brisé ? Christian réussira-t-il à s’ouvrir à Ana, à renoncer à une partie de ses fantasmes pour elle ? Parviendront-ils finalement à vivre une belle histoire, entre douleur, passion et amour ?

Alors oui, je ne comprends pas forcément l’engouement planétaire pour Fifty Shades Of Grey ni l’aspect « ce livre a changé ma vie et m’a ouvert de nouveaux horizons », ni le côté « ce livre libère les femmes, leur permet d’assumer enfin leur sexualité » ou le fameux « Mommy Porn ». La romance érotique n’a rien de nouveau… en France, ce n’est pas forcément le cas dans tous les pays (on nous taxe de libertin, ce n’est pas pour rien, même si cela n’est pas obligatoirement vrai dans l’absolu) et l’on comprend alors un peu mieux l’onde de choc EL James.
Alors oui, Anastasia est un peu neuneu, godiche qui oublie sa cervelle par moments, elle doute, elle hésite, elle nous exaspère parfois mais elle a une chose qui rattrape tout et me fait complètement oublier ses côtés énervants, qui éclipse tout (et me pousse à une jalousie féroce) : elle a Christian Grey. Rarement un héros ne m’aura autant captivé et déclenché de tels sentiments. Christian, je lui pardonne tout, oui tout ! Y compris son très classe « je vais te prendre/te baiser/te fesser », son élégant « j’aimerais vraiment t’enculer, Anastasia » et le désormais cultissime « jouis pour moi ». Tout glisse sur moi comme un gant de fourrure sur une épaule nue, une cravache sur une fesse sensible ou une cravate de soie sur des poignets réunis. Christian est de ces héros qui font perdre toute notion de temps, lieu, moral, décence. Il repousse nos limites, pulvérise nos tabous et nous donne envie de tout essayer, de tout oser. Et rien que pour cela, on a déjà envie de dire lui dire merci Monsieur (enfin, Merci EL James). Ses multiples facettes, ses « cinquante nuances de folie » sont à la fois attirantes et troublantes. Comme Ana, on a envie de gratter sous la surface, de connaitre celui qui se cache derrière cette façade lisse, froide, de savourer les instants brûlants et intense que l’on passe dans ses bras. Christian est complexe, c’est le moins que l’on puisse dire, mais il est surtout touchant dans sa détresse, dans ce besoin fou de tout contrôler. C’est sa seule manière d’exprimer ses sentiments en mêlant amour et douleur, en refusant qu’on le touche, en tenant à distance toute forme d’attachement. Comment résister ? Comment ne pas fondre et éprouver l’envie irrépressible de le sauver, de tout accepter, de faire nôtre sa folie ? Je n’ai même pas essayé de lutter, Christian je l’aime, point !
Que la lectrice non avertie se rassure : Cinquante Nuances de Grey est certes explicite, très érotique, très sexuel mais il n’est en rien vulgaire, trash, dérangeant. Non, tout est soft, doux, délicat et tendre, c’est d’ailleurs ce qui pourra rebuter ceux qui s’attendent à du sulfureux, à du pornographique. Fifty Shades, c’est avant tout une histoire de rédemption, qui nous parle d’acceptation de l’autre tel qu’il est, de la magie d’une rencontre, des désirs parfois différents mais que l’on peut malgré tout partager quand on se sent en confiance…. En somme, cela parle d’amour, encore et toujours !

Allez-y, mesdames, messieurs, partez à la rencontre de Christian Grey, d’Anastasia, gardez à l’esprit qu’il s’agit d’une romance et vous passerez un très bon moment. Non, ce roman ne changera pas la face du monde mais il nous occupera l’esprit, nous tirera quelques larmes, nous arrachera de beaux sourires et nous incitera à pousser de vrais et longs soupirs… c’est déjà beaucoup je trouve !

« Je veux que tu aies mal, bébé, murmure-t-il en poursuivant son exquise torture. Je veux que demain, chaque fois que tu bouges, tu te rappelles que j’ai été en toi. Moi seul. Tu es à moi. »

On s'en rappellera...